Interopérabilité et standards ouverts selon Microsoft Corporation

L'ancien président de Microsoft Corporation, et actuel architecte logiciel en chef, Bill Gates, était en France le 17 et 18 novembre. Il a entre autres répondu aux questions de 01net : et encore plus fortement que les déclarations du PDG de Microsoft France il y a deux jours, il a parlé d'interopérabilité et de formats ouverts. Questions, réponses (la mise en gras est de moi) et commentaires.

Question : Les logiciels libres présentent pourtant l'avantage de ne pas lier l'Administration à un fournisseur, qui plus est étranger...

Réponse : Tous les formats que nous utilisons sont des formats XML. Ils sont donc complètement ouverts. Nous avons déclaré que les formats XML d'Office étaient ouverts.

Utiliser le XML ne signifie pas utiliser un format ouvert : il ne faut pas du faux XML mais du XML au sens d'un format ouvert, c'est-à-dire avec sa description (DTD ou Schema), sa publication, sa réutilisation libre et sans royalties car sans brevet.

Réponse : Mais certains ont voulu que l'on formalise cela un peu plus - notamment le gouvernement danois. Et c'est ce que nous avons fait. Au final, ils ont déclaré que nos formats offrent de très bonnes garanties.

Qu'un gouvernement dise que les formats qu'ils utilisent offrent de bonnes garanties est une chose. Que ce format soit ouvert peut en être une autre : un format ouvert concerne tout le monde sans distinction de pays, via notamment des organismes internationnaux d'élaboration de standards ouverts (comme le W3C ou l'IETF).

Réponse : Tout le monde recherche l'ouverture et l'interopérabilité, aussi bien les entreprises que l'Administration. Mais on ne l'obtient pas nécessairement en choisissant un logiciel libre. En revanche, on risque vite de gagner en complexité s'il n'y a pas de responsable identifié, ou s'il faut se faire aider dans l'assemblage de toutes les briques pour bâtir un système cohérent.

Les logiciels libres reposent doublement sur les formats ouverts : celui des sources, celui des formats. L'interopérabilité est de ce fait intrinsèque, comme l'indépendance, la pérennité et les possibilités d'amélioration.

Question : Vous semblez beaucoup moins virulent à l'égard du monde libre. Que s'est-il passé ?

Réponse : Nous sommes dans une économie de marché. Il faut donc prendre en compte les besoins des clients, quels qu'ils soient. Nous nous sommes adaptés et avons apporté des réponses à toutes les objections concrètes qui nous ont été faites, telles que monter notre code source ou soutenir les standards, même s'ils sont uniques à un pays ou à un gouvernement.

Soutenir un standard ne signifie pas soutenir un standard ouvert. Et montrer le code source ne signifie pas le mettre à disposition de tous, ni qu'il s'agit de logiciel libre.

Réponse : Mais notre position de leader nous dessert parfois. Les gens s'interrogent et beaucoup de contrevérités sont dites. C'est pourquoi il est important de rencontrer les gens en tête-à-tête afin de comprendre ce que nous devons faire pour rester leur fournisseur privilégié. Car nous savons que les gouvernements, comme les entreprises, ont toujours le choix.

Rencontrer en tête-à-tête les gens pour rester le fournisseur privilégié est une méthode. L'approche des standards ouverts est de considérer l'ensemble des personnes, de viser tous les utilisateurs par la publication et la mise à disposition des informations.

Déclarations à suivre pour voir les effets réels. Désormais l'interopérabilité et les standards ouverts sont bien des arguments de vente. Donc importants.

Sources et liens :