Le Massachussets opte pour le format OpenDocument et consulte

Voici une décision très importante à propos des standards ouverts, au même titre que celle de la Norvège en juin, de la Belgique en mai 2005 et en juin 2004 ou de la Nouvelle Zélande contre les DRM en juin. L'état du Massachussets a publié un document de travail (ETRM, Enterprise Technical Reference Model, version 3.5) dans lequel il annonce retenir le format ouvert OpenFormat comme son standard. Il lance une consultation à ce sujet qui s'achève le 9 septembre.

Pourquoi est-ce aussi important ? Cette décision l'est déjà en tant que telle. Mais bien plus encore, il faut la replacer dans la chronologie des évènements et préciser les différentes étapes pour vraiment en mesurer le poids. Car l'évolution est remarquable :

  • janvier 2004 : Eric Kriss, Secrétaire de l'Administration et des Finances de l'état du Massachussets lance la nouvelle politique des Standards Ouverts de l'état du Massachussets ;
  • janvier 2005 : Eric Kriss annonce la poursuite et l'élargissement de cette politique dans un excellent texte définissant précisément de vrais standards ouverts, traitant aussi des archives de son état ; une future liste de formats ouverts sera publiée ; il annonce aussi que le format XML de Microsoft Office 2003 n'est pas considéré comme un format ouvert du fait de sa licence et des brevets, mais il précise être en contact avec la société ;
  • mars : publication d'une liste de formats ouverts retenus par le Massachussets : il y a le format OpenDocument de la suite OpenOffice.org, et aussi le format d'Office 2003 qui est alors considéré comme un format ouvert par le Massachussets, un changement de la licence étant intervenu ; un appel à commentaires est lancé jusqu'au 1er avril 2005.
  • fin août : annonce du Massachussets que pour le 1er janvier 2007, il y aura :
    • utilisation du format OpenDocument ratifié par l'OASIS pour toutes les applications et les documents (textes, feuilles de calcul, graphiques, présentations, dessins), avec aussi le PDF (pour documents statiques), le texte brut et le HTML ;
    • et que « Pour assurer le maximum d'interopérabilité, il est recommandé que les extensions propriétaires à tout format XML soient évitées. » (To insure maximum interoperability, it is recommended that proprietary extensions to any XML specifications be avoided.)

Les choses sont dites clairement : pas de XML pleinement exploitable que dans un cadre logiciel dédié et particulier, pas de brevets ; les vrais standards ouverts sont retenus. Pour reprendre l'expression de Pamela Jones de Groklaw, « c'est un peu un miracle » ; c'est considérable.

Sources et liens :