Le début de la fin pour la N-Gage, avant l'arrêt définitif ?

Nokia a annoncé que son produit N-Gage, téléphone-console de jeux portable lancé en 2003 n'avait pas eu le succès attendu : pas assez de ventes. Sans cesser sa commercialisation, Nokia a indiqué que la console N-Gage ne sera pas une priorité en 2006, même si de nouveaux jeux sont prévus. La société se concentre sur la musique et la video sur portables, attendant 2007 pour se pencher à nouveau sur les jeux video sur mobiles.

Voilà des tournures à un format diplomatique pour signifier en termes plus clairs que la N-Gage va progressivement s'éteindre, plus vraiment soutenue par Nokia. Ce n'est pas une première : outre l'échec d'un produit, il peut aussi cesser car en fin de vie (du fait des évolutions des technologies ou des goûts des acheteurs). Dans le domaine des jeux video, beaucoup d'autres consoles de jeux ont déjà disparu, et les actuels Sony PSP, Nintendo DS et autres Microsoft Xbox360 disparaîtront aussi.

Les jeux produits pour la N-Gage, comme ceux d'autres consoles, deviendront des pièces de collection et des reliques d'un certain âge numérique, avec l'obligation d'avoir une machine en état de marche pour utiliser leurs jeux, notamment en premier lieu du fait du format du support (cartouche dédiée, CD-ROM spécial).

Mais quel est le rapport avec les formats ouverts ? Les documents créés !

L'arrêt d'un produit électronique signifie ici impossibilité d'utiliser les données réalisées par lui et pour lui. Même si cela peut concerner un nombre important de jeux, cette perte est en un sens minime. En effet, elle concerne les jeux, et aussi merveilleux soient-ils (il en existe), un point capital rend cette perte moins grave : il ne s'agit pas de données que vous avez créées avec cet outil.

Car qu'arrive-t-il quand le produit qui disparaît est le logiciel que vous utilisez pour produire et lire vos documents (suite à une décision de l'éditeur ou à sa disparition), et que seul cet outil était capable de les créer et de les manipuler, sans rien savoir sur le fonctionnement de l'un ni de l'autre ? Plus de logiciel signifie plus de données utilisables car les formats sont fermés et exclusivement liés à un outil : vos archives, votre patrimoine numérique deviennent inexploitables.

Avec des formats ouverts, ce problème de conservation et d'archivage ne se pose pas, et l'interopérabilité est assurée pour que de multiples outils manipulent les données qui ne sont ainsi pas verrouillées.

Sources et liens :