Les fichiers de log et leur format, vous connaissez ? Lisez, vous êtes concernés

Imaginez : vous êtes sur le point de glisser votre enveloppe dans une boîte aux lettres. Or avant de le faire, un agent de la Poste qui se trouve juste à côté de la boîte vous demande de remplir un formulaire avec :

  • votre identité, nom et prénom ;
  • le lieu, la date et l'heure de ce dépôt ;
  • le destinataire et son adresse ;
  • le sujet de votre courrier.

Cette formalité serait obligatoire et systématique. Les informations recueillies seraient alors ajoutées à votre dossier. Et cette procédure d'enregistrement serait aussi valable pour les appels téléphoniques depuis votre fixe ou votre mobile, avec une standardiste contactée avant chaque appel.

Cette description est fausse pour 2 points : rien de tel pour le courrier postal, et aucune personne n'est préposée à ces enregistrements.

Sinon, cette description est vraie : chaque envoi de courrier électronique, chaque appel téléphonique donne lieu automatiquement à un enregistrement de votre fournisseur (Internet, téléphone, site de Webmail).

Ces enregistrements sont placés dans un fichier numérique appelé fichier de log (log file en anglais), qui constitue un journal des activités retraçant un historique [1]. Ce fichier contient les informations en texte brut (pas de gras, pas d'italique,...) disposées dans un format ouvert ou pas, mais facilement utilisable par des programmes (mais ce format est humainement peu lisible : par exemple pour un appel téléphonique, cela peut donner Thierry;Stoehr;20060902;2235;118718;164).

Ces fichiers de log peuvent avoir 3 utilisations :

  • tout d'abord ils sont indispensables d'un point de vue technique pour assurer un suivi sérieux des activités ;
  • ensuite il peut y avoir une utilisation marketing et commerciale des informations pour établir un profil et proposer des services liés à ce profil ;
  • enfin, il y a une dimension légale et juridique à l'utilisation de ces informations.

En effet, la loi (ou plutôt les lois : la LSQ, loi sur la sécurité quotidienne de 2001, puis la LSI, loi sur la sécurité intérieure de 2003 et enfin la loi contre le terrorisme de 2006) fixe une obligation de conservation des données de connexion et téléphoniques.

Mais il y avait 2 problèmes :

  1. conserver ces données pendant une année a un coût, et les entreprises de téléphonie et d'accès à Internet l'avaient fait valoir ;
  2. quand un passage d'une loi nécessite un décret ou un arrêté pour être applicable, l'absence de décret et d'arrêté rend la loi inexistante sur ce passage...

Un décret est paru en mars 2006 : il fixe à 1 an la durée de conservation de certaines données. [2]

Et un arrêté est paru début septembre 2006 pour fixer les indemnisations versées aux sociétés en fonction des renseignement demandés. Ainsi 41 cas de demande sont répertoriés [3] : comme les numéros appelés ou la géolocalisation des appels, en utilisant les fichiers de log.

Exemple : avoir le « Détail des trafics d’un abonné sur une période indivisible d’un mois. », donc tous les appels téléphoniques depuis une ligne fixe avec « la date, l’horaire et la durée de chaque communication. » Frais de justice : 17,50 euros. [3] Grâce au fichier de log des 12 derniers mois.

Le format des fichiers de log nous concerne tous.

Sources et liens :
  • [3] Arrêté du 22 août 2006 pris en application de l'article R. 213-1 du code de procédure pénale fixant la tarification applicable aux réquisitions ayant pour objet la production et la fourniture des données de communication par les opérateurs de communications électroniques
Et sur Formats-Ouverts.org :