En anglais, ne dites plus « interoperability » mais « substitutability » : et en français ?

L'interopérabilité, c'est finie ! C'est ce qu'avance le texte de Simon Phipps. Soyons plus précis : il ne s'agit pas de la notion, qui demeure capitale, mais du terme. En effet, la dénomination « interopérabilité » peut poser 2 problèmes :

  • tout le monde veut de l'interopérabilité, la soutient et se dit en sa faveur... tout du moins « l'interopérabilité » avec ses propres outils, qui n'a plus sa portée générale initiale : la compatibilité est souvent confondue avec, volontairement ou pas ;
  • cela ne signifie pas obligatoirement utilisation de standards ouverts : quand tout le monde utilise le même outil qui est le seul et unique, il n'y a plus de souci de format ou de protocole pour échanger (et le format utilisé par cet outil peut être ouvert ou pas).

L'article de Simon Phipps utilise le terme anglais de « substitutability ». Mais dans un format français, comment traduire cela :

  • en utilisant le verbe substituer, la substitution ou subsituable ?
  • en utilisant l'adjectif interchangeable et l'interchangeabilité ? (interchanger n'existe pas)
  • ou alors avec remplacer ou remplaçable ?

Sans doute un peu de tous, selon le contexte, car l'idée derrière ces possibilités est sans doute plus claire :

  • ce balladeur numérique n'est pas interchangeable avec n'importe quel autre ;
  • ce téléphone est interchangeable avec celui de votre choix ;
  • pour lire cette video en ligne, on peut subsituter à votre logiciel de lecture video un autre logiciel de la même catégorie ;
  • ce logiciel de chat est parfaitement remplaçable par un autre pour le même résultat ;
  • l'interchangeabilité assure que la liberté de choix demeure.

Mais interopérabilité est un nom : seule « interchangeabilité » en est aussi un, peut-être plus clair (on reconnaît « changer », on connaît « interchangeable ») et qui souligne l'aspect d'indépendance. Sauf à créer « remplaçabilité », ou encore plus proche du terme anglais, « substitutionnabilité » ou « substitutionalité ». Mais la prononciation n'en est pas plus facile pour autant.

Il est amusant de relever que la courte définition d'interchangeabilité dans le dictionnaire Le Robert (« Caractère de ce qui est interchangeable ») cite comme exemple : « L'interchangeabilité des pièces standardisées »... Standardisées oui... et de manière ouverte !

Reste à savoir si l'interchangeabilité peut s'imposer dans le vocabulaire, alors que des efforts ont été entrepris pour expliquer l'interopérabilité. Sans doute au moins en complément, pour tenter de déjouer les chausse-trapes du vocabulaire.

Et sur Formats-Ouverts.org :

Ceci est le 900e article de Formats-Ouverts.org (le 800e, sur Microsof et les standards, était il y a exactement 3 mois, le 16 juin 2006).