Une annonce importante... y compris les définitions...
« Le Gouvernement des Pays-bas vient de promouvoir l’utilisation des formats ouverts et des logiciels libres » indique l'article du site Synergies [1]. C'est indéniablement une décision importante, à mettre en avant et à saluer.
L'article propose une traduction de l'annonce officielle du gouvernement néerlandais. En voici 3 extraits :
Le gouvernement devra utiliser des logiciels basés sur des formats ouverts à partir d’avril 2008.
Voilà pour le calendrier, qui est proche.
Par les formats ouverts et l’utilisation de logiciels libres, la dépendance envers les fournisseurs de Technologies d’Information et de Communication sera diminuée.
Voilà un aspect essentiel : l'indépendance. Un représentant de Microsoft a réagi en déclarant « que ce n’est pas une bonne nouvelle pour le marché du logiciel de ne dépendre que d’un seul type de logiciels. » [2]
La caractéristique principale des formats ouverts est que chacun peut les utiliser sans payer de licence.
Voilà enfin le point qui concerne une définition des formats ouverts : la caractéristique citée est exacte, mais elle est incomplète. L'absence de licence n'exclut pas par exemple des frais pour accéder aux informations, situation retenue par l'Europe à l'encontre de Microsoft.
La question est donc : quelle est la définition retenue ? Car tous les éditeurs peuvent revendiquer des formats ouverts, avec leur propre définition. Et la question de la définition se pose aussi à propos de « open source software » du texte original en néerlandais [3].
Les 6 États des USA qui avaient aussi retenu les formats ouverts donnaient une définition précise (comme par exemple l'Oregon) des formats ouverts (et sur les six, 5 sont revenus en arrière...) Une approche qui permet de bien poser les règles.
Sources et liens :
- [1] Article Nouvelle avancée des formats ouverts dans les administrations, de Pierre Montier, le 14 décembre 2007, http://www.synergies-publiques.fr/article.php?id_article=878
- Site Synergies, « espace dédié à l’échange de pratiques entre les agents engagés dans la mise en œuvre de l’administration électronique. », http://www.synergies-publiques.fr/
- [2] Article Le gouvernement hollandais passe au tout Open Source, le 14 décembre 2007, de Cyril Fussy, http://www.theinquirer.fr/2007/12/14/le_gouvernement_hollandais_passe_au_tout_open_source.html
- [3] Article Verplicht gebruik open standaarden bij overheid, le 17 septembre 2007, http://www.minez.nl/content.jsp?objectid=153176
Et sur Formats-Ouverts.org :
- le dimanche 17 décembre 2006 : 1 article (Le 999e article : Des titres, des slogans et des formules sur les formats...)
- le samedi 17 décembre 2005 : 1 article (Foo (Fighters) contre les DRM de Sony BMG)
- le vendredi 17 décembre 2004 : 1 article (Mais comment brancher cet appareil ? Les câbles HDMI)
3 réactions
1 De BLAS - 18/12/2007, 11:34
C'est une bonne chose que des états s'engagent sur de VRAIS standards (*) et de VRAIES (*) normes préalable à une véritable interopérabilité accessible à tous (**). A condition qu'ils ne reviennent pas sur leurs dires sous l'influence des lobbies.
Les allemands ne sont pas en reste également dans ce domaine. Je voudrais porter la connaissance de ce site que s'il reste encore BIEN des efforts à faire il en est un qui mérite d'être appaudi.
Il s'agit ni plus ni moins d'une standardisation à l'échelle allemande des transferts d'information sur réseaux IP entre banques (sur la plupart des opérations en vigueur aujourd'hui) ainsi qu'entre banques et clients.
Pour prendre la correspondance française, ces échanges utilisent le réseau TRANSPAC (X25) et des protocoles vieillissants mais incontournables comme ETEBAC3 et 5. Avec l'arrivée de XML dans ces échanges le X25 (facturé au volume) est de plus en plus has been.
En allemande, l'équivalent du CFONB français a imposé un standard dénommé EBICS qui s'appuie sur d'autres VRAIS standards comme TCP/IP, XML, XSLT, XSD, TLS et l'Internet.
L'initiative allemande est doublement remarquable car, si dans le monde bancaire, les standards sont bel et bien présents par la force des choses, ils sont en général très spécifiques (il s'agit des standards Swift que l'on ne trouve pas sous le sabot d'un cheval loin s'en faut et, pour la France, en sus de Swift, de standards élaborés par le CFONB (***) qui sont, eux-aussi, payants) et pour faire bouger les choses dans ce monde là habitué à payer fort cher pour se rassurer (avoir l'idée que l'on diminue le risque) il faut se lever de bonne heure.
Qui plus est, le CFONB entérinera bientôt le standard allemand comme remplaçant, sur IP, des standards français en vigueur !
db
(*) Publics, publiés, précis et complets (sans équivoque) ainsi que débarassés de tout royalties.
(**) L'état n'est-il pas là pour servir ses citoyens ? On peut en douter de nos jours.
(***) Comité Français de Normalisation Bancaire.
2 De BLAS - 18/12/2007, 12:50
J'ajoute, afin de bien contextualiser les choses, que la mouvance d'adossement à de VRAIS standards existe également au niveau européen (toujours dans le monde bancaire et plus particulièrement dans le domaine des paiements, activité majeure, avec les marchés, des banques).
En effet, le conseil européen pour les paiements (EPC), a défini, voici quelques années, des standards d'échange pour les paiements au niveau européen. Les banques européennes (cela va au-delà de l'Union Européenne puique nous avons la Suisse, le Lischtentein et la Norvège) vont du 28 janvier au 31 décembre 2011 migrer progressivement vers des standards uniques concernant les virements et les prélèvements. Et ces standards (SEPA) s'appuient également sur du XML et du XSD.
Toutefois, on en reste ici, pour ce qui est de ces définitions, au niveau applicatif bancaire alors que l'EBICS couvre également la partie sécurisation (couche TLS) voire la partie application réseau avec les contraintes sur FTAM (transfert de fichiers ISO).
Donc c'est bien, l'intérêt des VRAIS standards commence a être compris et, qui plus est, par une profession qui est bien loin d'être à la rue.
db
db
3 De me in Amsterdam - 20/12/2007, 13:03
Notre Microsoft ne marche plus
Le 18 septembre dernier, le secrétaire d'État aux Affaires Économiques, Frank Heemskerk, a présenté devant la deuxième chambre un plan d'action pour l'utilisation des standards ouverts et de logiciel libre dans le secteur public et parapublic...