Les standards et formats, arguments marketing, commercial et technique


Non plus de manière humoristique et cette fois sans être devin, ce 29 avril 2005 depuis 18h00 est bien la date et l'heure de sortie du système d'exploitation Mac OS X 10.4 Tiger d'Apple.

Comme à chaque sortie, les arguments avancés sont nombreux : les nouvelles fonctionnalités exclusives (« avec leur copie dans le futur Windows Longhorn de 2006 »), les performances, les nouvelles applications, les nouvelles versions de logiciels,... et aussi les standards ouverts.

Ainsi, parmi les principales nouveautés du système, la version du navigateur maison, Safari, met en avant le RSS : il incorpore la technologie liée au format ouvert des flux RSS, et devient donc Safari RSS.

Il y a toujours l'utilisation du format ouvert PDF pour l'affichage à l'écran, mais aussi pour obtentir des PDF, ou encore pour lire des fichiers PDF avec le logiciel d'Apple, Aperçu : cela est possible car le PDF étant ouvert, les spécifications techniques sont disponibles et il est donc possible de ne pas passer par Adobe pour son utilisation.

La présentation générale de Tiger parle de « compatibilité », avec Windows ou sur les différents réseaux (Apple, Novell, Windows et Linux) : en fait ce sont entre autres les protocoles ouverts réseau qui le permettent et qui sont intégrés (TCP/IP ou Samba par exemple).

Sur la page technique en anglais on lit « Standards ouverts » (Open standards) comme titre de section, avec cette phrase :

Au lieu de développer des technologies propriétaires, Apple soutient les projets open source comme Apache, Samba, OpenLDAP, Kerberos, Postfix, Jabber et SpamAssassin. (lien ajouté)

Ainsi des technologies ouvertes sont clairement mises en avant et intégrées. Une liste encore plus longue (plus de 180 intitulés) est fournie sur la page à propos de l'Open Source, avec les logiciels, les technologies, les liens et les versions concernés.

Mais pourquoi Apple parle tant des standards ouverts ? Est-ce une simple déclaration d'intention ou une réalité ? En fait sans aucun doute une réelle utilisation : les standards ouverts garantissent l'interopérabilité et les logiciels libres fournissent indépendance et qualité technologique. Apple, industriel du secteur des technologies de l'information et de la communication, l'a bien compris. Et en regard de sa position dans ce secteur, où il n'est pas leader, donc où il ne peut pas imposer de facto, l'approche n'est certainement pas de pervertir ces standards ouverts pour les rendre propres à son système.

Certes, tout n'est pas ouvert, il y a aussi des formats fermés pour des applications phare (comme QuickTime par exemple) et on peut rencontrer des soucis pour les retours des améliorations apportées par Apple (le cas récent du moteur KHTML de Safari du projet Konqueror). Mais globalement les vrais standards ouverts sont plutôt à l'honneur.

Sources et liens :

[Rappel : En cas de vote favorable sur les brevets logiciels au Parlement européen, des fonctionnalités triviales (comme utiliser une base de données pour un site Web, ou la barre de progression) qui sont déjà brevetées ailleurs, seront valables en Europe si elles ont été acceptées par l'OEB. Avec le risque d'en voir d'autres brevetées. Cela pourra signifier des droits à payer pour les utiliser. Ce qui ne sera pas possible pour ce site, ni pour beaucoup d'autres, y compris ceux de sociétés.]