Les DRM, les licences, Windows Update, Service Pack, XP et Media Player

Lorsqu'un texte est incompréhensible (formulations spéciales, vocabulaire spécifique, allusions particulières,...), on peut dire que son format est en quelque sorte fermé s'il est impossible de le traduire en langage clairement compris par tous.

Ainsi en est-il de prime abord pour les textes juridiques. Et quand le juridique s'applique à l'informatique, alors la complexité est bien présente, et la clarté vraiment absente. Cette situation, volontaire (pour ne pas faciliter la compréhension, avec les renvois en bas de page ou des passages en toute petite taille) ou involontaire (car il faut être précis et donc utiliser des termes et formulations pointus), peut favoriser l'absence de prise de conscience de certaines informations.

Quand vous installez ou utilisez certains logiciels, vous acceptez le texte qui les régit : la licence d'utilisation. Il en est ainsi par exemple des systèmes d'exploitation Mac OS X et Windows XP. Pour ce dernier, le texte de la licence mérite une attention particulière à propos des DRM qui peuvent fermer les formats et verrouiller les utilisations.

Les DRM sont des fichiers qui permettent un contrôle de l'accès et de l'utilisation des fichiers sur lesquels ils sont appliqués. Cela pose des problèmes d'indépendance, de contrôle et d'archivage, comme dénoncé par la Nouvelle Zélande et comme hélas vécu avec un téléphone portable. Et ces DRM sont clairement présents dans la licence de Windows XP, dénommée en français CLUF (Contrat de Licence Utilisateur Final) de Windows XP (EULA en anglais, pour End User Licence Agreement).

Parmi les nombreuses clauses du texte, il faut s'arrêter sur les points 1.2, 2.1, 8 et 9 qui traitent des DRM : le texte du CLUF Windows XP en français n'est apparement pas disponible en ligne, mais la version en anglais (EULA) indique :

  • 1.2 : des mesures techniques sont en place pour empêcher des utilisations non autorisées du logiciel
  • 2.1 : DRM. Vous acceptez que Microsoft installe sur votre ordinateur des listes de révocation de droit d'utilisation de fichiers. Vous avez aussi l'obligation de télécharger de nouvelles versions de logiciels pour lire des contenus munis de DRM si ces derniers exigent cette opération. Ne pas respecter ces points rendra impossible la lecture des fichiers munis de DRM.
  • 8 : cette licence s'applique aux mises à jour, suppléments, add-on ou aux composants de services Web de Windows XP auxquels vous avez accès via Windows XP, jusqu'à changements des clauses de la licence.
  • 9 : les mises à jour ne sont possibles que si Windows XP est identifié comme autoriser à le faire.

Pour être plus clair, le site Groklaw, dans son article du 13 juin déjà cité à propos de la Nouvelle Zélande qui refuse ces DRM, propose sa version à un format décodé :

Ainsi, ils peuvent contrôler et contrôlent déjà l'accès aux fichiers. Ils ont le droit, grâce à la EULA, d'installer des logiciels sur votre ordinateur sans vous l'indiquer. Ils peuvent collecter des informations et les partager avec d'autres compagnies, mais ils promettent que ce ne sera pas « identifiable individuellement », comme si cela signifait quelque chose à l'âge numérique. Les clauses peuvent changer à tout moment, bien sûr. Si une de leurs mises à jour ne fonctionnent pas, vous n'avez pas le droit d'utiliser la version précédente.

Les DRM dans Windows XP, de grosses interrogations à l'horizon... Avec aussi : la licence de Windows Media Player, l'utilisation du service Windows Update et l'installation du Service Pack 2 qui exigent d'accepter les DRM. Une situation dénoncée de nombreuses fois par le site Standblog, détaillée dans un article du site Uzine et expliquée dans un comparatif du site de l'ADULLACT.

On est bien éloigné des formats ouverts et de l'interopérabilité. Avec aussi des aspects liés à la vie privée.

Sources et liens :

[Rappel : En cas de vote favorable sur les brevets logiciels au Parlement européen, des fonctionnalités triviales (comme utiliser une base de données pour un site Web, ou la barre de progression) qui sont déjà brevetées ailleurs, seront valables en Europe si elles ont été acceptées par l'OEB. Avec le risque d'en voir d'autres brevetées. Cela pourra signifier des droits à payer pour les utiliser. Ce qui ne sera pas possible pour ce site, ni pour beaucoup d'autres, y compris ceux de sociétés.]