Interdiction d'une future concurrence et de son idée même ?

Du 5 au 9 juillet 2005 se sont déroulées à Dijon les 6e Rencontres Mondiales du Logiciel Libre (RMLL). L'occasion de donner une conférence sur les standards ouverts (au format « sans transparent ») et un atelier (sur LaTeX) et aussi de suivre le thème éducation, de rencontrer, d'échanger et d'apprendre.

Parmi les informations recueillies dans d'autres conférences, en voici une qui laisse songeur... Lors de réunions professionelles passées, le monde de l'édition réagissait très fortement à propos des utilisations possibles des œuvres placées dans le domaine public. En effet, il était avancé qu'exploiter ces œuvres pourrait concurrencer une possible utilisation future par des éditeurs et ainsi faire baisser le potentiel chiffre d'affaires tiré de cette hypothétique activité.

Dans un format plus clair, on peut traduire de deux manières :

  • le domaine public est un problème, il doit être réduit pour assurer des protections, des contrôles et peut-être aussi des revenus plus longtemps qu'actuellement : le format juridique serait à revoir ;
  • la concurrence future est à proscrire : il serait interdit de proposer des améliorations ou des innovations qui pourraient être meilleures que l'existant car cela le remettrait en cause et détruirait son modèle économique. Halte même à l'idée de vouloir créer, car cela peut concurrencer.

Dans cet esprit, pas de formats ouverts, pas d'interopérabilité ; mais aussi, pas d'imprimerie (mais toujours les manuscrits copiés), pas d'éclairage électrique (mais toujours la bougie), pas de transistors (mais toujours des lampes), pas d'ordinateurs (mais toujours des machines à écrire et des calculatrices),... la liste est très longue : en fait, pas d'évolution.

Sources et liens :