HDMI, DisplayPort et PCI contrôlent les échanges

Quoi de neuf du côté du matériel ? A cette question, il y a déjà quelques « caractéristiques » techniques qui ont été signalées :

  • le câble HDMI et leur blocage de transfert de contenu protégé ;
  • des écrans utilisant le HDCP qui peuvent empêcher un affichage de contenu « non-autorisé » ;
  • les consoles de jeux n'acceptant que des périphériques « certifiés » ;
  • des imprimantes qui impriment un code unique d'indentification sur chaque document.

La liste des éléments et matériels concernés par ces « améliorations » se complète, avec cette fois une triple dose.

HDMI 1.2

Le câble HDMI bénéficie de nouvelles spécifications, version 1.2, qui prennent en compte de nouveaux formats (le SACD, Super Audio CD ; le RGB pour l'affichage des couleurs sur ordinateurs ; le connecteur 19 broches) ; le contrôle des flux avec la technologie HDCP demeure : pas d'affichage, ou alors en mondre qualité, si les contenus sont protégés ;

VESA et DisplayPort

L'association d'industriels VESA (Video Electronics Standards Association), qui établit des normes techniques d'interface, a annoncé la disponibilité de DisplayPort : une technologie avec haute définition, son et video numérique, plug-and-play, pour connecter ordinateurs, video-projecteur, télévisions, lecteurs de DVD. Mais aussi avec des contrôles :

« DisplayPort is expected to accelerate adoption of protected digital outputs on PCs to support viewing high definition and other types of protected content through an optional content protection capability » : DisplayPort est prévu pour accélérer l'adoption des sorties numériques protégées sur PC pour soutenir la haute définition et d'autres types de contenu protégé, au travers d'une possibilité de protection de contenu optionnelle. Dans un format plus clair : il est prévu d'avoir des limitations d'utilisations.

« The promoter group based their development efforts on the premise that the PC industry requires a ubiquitous digital interface with optional content protection that can be deployed widely at minimum cost to enable broad access to premium content » : le groupe promoteur a basé ses efforts de développement sur les prémisses que l'industrie des PC exige une interface numérique avec une protection de contenu optionnelle qui peut être largement déployée et à coût minimum pour permettre un large accès à des contenus de première qualité. Dans un format plus clair : les industriels de l'informatique demande de la protection (comme les studios), voilà une réponse.

Une chaîne de contrôle se met en place pour l'ensemble des éléments de la « vie numérique » avec « ses loisirs numériques ».

PCIe 2.0, le PCI-SIG et Intel

Le bus PCI est le Peripheral Component Interconnect, c'est-à-dire ce sur la carte mère assure les échanges entre les composants et les entrées/sorties. Il s'agit de caractéristiques physiques d'emboitement, comme celles électriques et celles de dialogue entre les éléments. Il y eut le PCI, il y a actuellement le PCI Express (PCIe 1.0), et bientôt le PCI Express 2 (PCIe 2.0). Cette version a été en partie dévoilée lors de la conférence PCI-SIG (Peripheral Component Interconnect Special Interest Group) en juin et Intel fin août en a aussi traité. PCIe 2.0 proposera bien plus de « protections » qu'avant :

« PCIe II will try and include better trusted computing. There will be a trusted configuration space, and a trusted configuration access mechanism will be included with modifications to the trusted platform module (TPM) to enable that. » : PCIe II essaiera et incluera une meilleure informatique de confiance. Il y aura une zone de configuration de confiance, et un mécanisme d'accès de configuration de confiance sera inclus avec modifications de la puce TPM (Trusted Platform Module) pour permettre cela. (article d'Inquirer)

Dans un format plus clair, l'excellent texte de l'article d'Anicet Mbida (01 Informatique) donne des exemples concrets, repris ici sous forme de liste :

  • « les logiciels pourront « identifier de façon unique un périphérique » et s'assurer que celui-ci est certifié. »
  • « le périphérique pourra « distinguer si les requêtes viennent d'un logiciel qui est certifié ou non » et agir en conséquence. »
  • « il est facile d'imaginer qu'un fabricant de machines bloque l'installation de périphériques venant d'un autre constructeur »
  • « certains adaptateurs réseaux ou cartes SCSI pourraient ne plus fonctionner qu'avec telle ou telle application. »

Derrière ces 3 cas, c'est la technologie des DRM qui est en action. Avec donc des répercussions sur le libre choix des utilisateurs. Et l'informatique de confiance, les contenus protégés, les contrôles des flux ne vont pas de pair avec les standards ouverts et l'interopérabilité, même si la dénomination avancée sur les sites des industriels concernés est « standards ouverts de l'industrie »...

Sources et liens :