C'est une histoire de formats !

Résumé de l'histoire (vous avez aussi la version très sobre ou factuelle) : La NASA a perdu les bandes originales des premiers pas de l'Homme sur la Lune. Les images enregistrées dessus sont de bien meilleure qualité que ce qui a été rediffusé pour les télés. Et ces bandes ne peuvent être utilisées qu'avec un seul et dernier matériel de lecture existant. Or il doit disparaître car l'unité qui le possède va fermer ses portes en octobre. C'est l'incroyable histoire des bandes perdues de la NASA.

Les formats jouent un rôle important de cette histoire incroyable. Ils sont si présents qu'ils peuvent presque en constituer un chapitre particulier. Donc, après les chapitres I, II et III, voici :

Chapitre IV : illustration du rôle et de l'importance des formats (notamment dans la conservation des données et dans l'archivage électronique)

Point de cours sur l'archivage ci-dessous, mais voici nos amis ou nos ennemis les formats.

Tout d'abord le format des données : dans le cas de la NASA, c'est le format Slow Scan TV (SSTV). C'est un format analogique. Dans le monde du numérique on dirait aussi le format des données, ou le format du fichier. Pour que ce format soit utiliser de la Lune jusqu'aux télévisions dans les foyers, il aurait fallu une chaîne d'appareils sachant tous utiliser le format SSTV. Ce qui n'était pas le cas à l'époque, le format des télés était incompatible avec ce SSTV.

Ensuite le format des données et son inséparable question FOO : Fermé Ou Ouvert ? Si le format est fermé, on ne sait rien dessus, excepté les auteurs dudit format qui sont donc les seuls à le maîtriser : et s'ils disparaissent, s'ils arrêtent... Inversement, si le format est ouvert, la pérennité est plus assurée : les informations techniques dessus sont disponibles.

Enfin le format du support utilisé : la NASA a employé des bandes magnétiques, qui ont des caractétistiques (matière, dimensions, masse,...) et qui sont obligatoirement dépendante d'un appareil de lecture. Cet appareil pour lire peut être différent de celui qui enregistre (comme par exemple pour les disques vinyl). Sans son appareil de lecture, un support n'est rien. Si la laboratoire DEL possédant le dernier lecteur de bandes SSTV ferme...

On peut aussi ajouter le format des câbles et des prises utilisés pour relier, connecter ou alimenter les appareils. Les formats sont presque partout dans le monde technique. Finalement, c'est une série de questions EL qui se pose : ELF, Et Le Format ? ELS-L, Et Le Support-Lecteur ? ELM, Et Les Métadonnées (ou le récolement) ? ELG , Et La Gestion (des archives) ?

Chapitre V : d'autres questions se posent

Comment est-il possible d'égarer de la sorte des bandes aussi importantes de la part d'une organisation comme la NASA ? Et la conservation et la gestion des archives ? « Allô la Direction des Archives de France, Martine de Boisdeffre ? Ce serait pour donner une information sur les services d'archives dans les États et les structures gouvernementales. » [1]

Comment l'informatisation des archives peut-elle sembler aussi peu importante à la NASA ? Et l'utilisation des métadonnées et le records management ? « Allô la Bibliothèque nationale de France, Catherine Dhérent ? Ce serait pour faire une intervention sur la mise en place d'un système de records management. »

Comment ne pas penser aux puces RFID qui seraient si utiles sur ces bandes, véritables « trésors », pour en avoir un meilleur suivi. Mais encore faut-il retrouver les bandes...

Annexe pour être complet

Le point de départ de cette histoire incroyable est le remarquable document de John M. Sarkissian [2] qui travaille à l'observatoire Parkes, en Australie [3]. Cet observatoire fait partie du CSIRO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation), l'organisme gouvernemental australien pour la recherche scientifique [4]. L'observatoire de Parkes a aussi été l'un des 3 centres sur Terre à avoir reçu les images émises depuis la Lune le 21 juillet 1969.

Aucun des nombreux articles [5] qui traitent de cette information n'a indiqué ce document. Il n'y a que l'article du Nouvel Observateur qui fait plusieurs citations de John M. Sarkissian. Son document est donc en quelque sorte au format exclusivité sur Formats-Ouverts.org ! (le site Slashdot le mentionnait aussi [6]).

Enfin, il faut indiquer qu'il est possible de revoir des images d'époque, donc en qualité inférieure aux originales tant recherchées :

  • sur le site de la NASA [7] qui propose des pages consacrées à la mission Apollo 11, avec une video du module lunaire qui se pose et une autre du premier pas sur la Lune. Toutes deux sont au format AVI [8] ;
  • avec les commentaires en français d'époque, le site de l'INA [9] propose aussi de revoir les images du premier pas sur la Lune, « au format QuickTime ainsi qu'au format Real et Windows Media'' ». [10]
Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :