Mais que sont les anciennes pages devenues ?

Annonce sur le site gouvernemental Internet.gouv.fr [1]:

Le site de l’Education nationale fait peau neuve La nouvelle version du site de l’Education nationale est en ligne depuis le 1er septembre 2006. Ergonomie, attractivité : plus qu’une évolution graphique, le site a bénéficié d’une véritable refonte. [2]

Se pose alors la question de la mémoire, du patrimoine et de l'archivage : que sont les anciennes pages devenues ?

Certes, le contenu précédent peut être encore en ligne, mais comme l'indique l'article, il y a une autre présentation graphique. Comment alors consulter l'ancienne version du site, au titre par exemple d'études sur l'histoire et l'évolution des sites Web ? Pour ce qui est des adresses de pages précises (les URL), on suppose qu'il n'y a pas de modification et que la pérennité des références existantes est bien effective.

Certes, le format HTML des pages Web est un format ouvertl'interopérabilité est la plus présente, et l'archivage ne pose pour ce point pas trop de problème. Mais les pages Web ont un format de présentation qui compte aussi : dans le monde du format papier, il y a les différentes éditions des documents qui permettent de se pencher sur leur évolution, à condition qu'elles soient conservées, ce qui est normalement le cas.

Alors pour les sites Web, comment procéder :

  • est-ce sur le site Web en question que les anciennes versions seront disponibles ? L'exemple du site des archives du site du Premier Ministre est à ce titre à signaler [3] : « Le site www.archives.premier-ministre.gouv.fr, permettant l'accès aux versions successives du site du Premier ministre, constitue une véritable base de données de l'activité gouvernementale. » Les versions depuis 1996 sont disponibles.
  • l'ancienne version sera-t-elle sur un site spécial dédié à l'archivage ? Site national, site indépendant ?
  • il n'y a plus rien : les informations ne sont plus disponibles, perdues, comme pour le site des Universités d'été de la communication. Mais faut-il tout conserver (le projet existe) au nom du numérique en apparence plus facile à archiver ? « Un bon archiviste est un bon destructeur » peut-on apprendre...

Cet exemple et les questions qu'il soulève concerne bien sûr tous les sites Web, publics, associatifs, privés voire personnels : c'est la question de la mémoire du Web et du patrimoine produit par les différentes structures.

Sous l'angle des formats, on peut aussi relever 4 points quant à cette nouvelle version du site de l'éducation nationale :

  • point positif : plusieurs flux RSS à un format ouvert XML, « Tous les fichiers R.S.S. doivent être conformes à la spécification X.M.L. 1.0, publiée sur le site Web du World Wide Web Consortium (W.3.C) » [4]
  • point positif : la politique de lien hypertexte, « Le site www.education.gouv.fr autorise, sans autorisation préalable, la mise en place de liens hypertextes pointant vers ses pages », sans lien profond avec imbrication et avec mention de la source [5]
  • point positif : l'annonce d'un effort pour l'accessibilité du site, « Les pages sont mises progressivement en conformité avec les recommandations du référentiel commun des critères d'accessibilité des services Internet de l'administration française pour respecter la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. » [6]
  • pont négatif : le non-respect du format ouvert XHTML : les pages sont déclarées en XHTML 1.0 Strict, mais non valides selon l'outil en ligne Validator du W3C [7]

Le travail réalisé est à souligner et le site saura sans doute encore s'améliorer, souhaitons même avec les archives des versions précédentes.

Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :