Le français et le mot « sur »

Les langues ont des formats, ouverts quand on en connaît le fonctionnement, fermé comme lorsque la dernière utilisatrice meurt. Et les langues utilisent des tournures, des expressions, des formulations. Ainsi en est-il du petit mot sur. L'excellent site de Jean Véronis, Technologies du Langage [1], se penchait sur « sur » : cette préposition se retrouve de plus en plus souvent utilisée.

« L'information qui est en ligne sur le site officiel », « Mon voisin assis sur un fauteuil », « C'est du sur mesure » ou « Un format sur deux » sont corrects. Là où sur s'immisce moins correctement, c'est dans les formulations comme « Je travaille sur Paris » (au lieu de à Paris), « L'évolution sur les 5 derniers mois » (au lieu de au cours des 5 derniers mois) ou « Une vision sur le long terme » (au lieu de à long terme).

Pour le travail sur Paris, Jean Véronis avance l'idée « d'écologie du langage » et d'une utilisation qui « remplit une "niche" vacante » [2]. Les autres cas ne sont pas mentionnés. Mais en tendant l'oreille, on peut relever « sur » fréquemment, comme aussi le « sûr » (et plus rarement le « sur » signifiant acide, aigre). Tic de langue, évolution du français, format (ouvert) de langage ? Sans doute des trois.

Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :