« Il voit des formats partout » car il en a en (presque) partout

Après la présentation générale :

  1. les formats au pays du vocabulaire ;
  2. les formats dans l'univers technique ;
  3. les formats dans l'univers non-technique : ci-dessous ;
  4. les formats parmi le règne du vivant.

Excluons tout de suite le règne du vivant (Homme, animaux, végétaux), objet du quatrième article de cette série. En revanche, dans de nombreux autres domaines non-techniques, on peut retrouver les formats. Petit tour d'horizon... et si ces formats sont ouverts, alors on sait comment ils fonctionnent, on sait et on peut les utiliser.

Les vêtements portés donnent un format à la personne, différemment perçue suivant les situations : le costume-cravate et le short-Tshirt ne sont pas voués à la même utilisation et parfois « L'habit fait le moine »... Il peut s'agir aussi d'avoir le bon format avec ses interlocuteurs pour s'en faire accepter et écouter.

Il y a aussi les vêtements et les accessoires du moment, ceux à la mode, qui constituent un format très présent et utilisé : la mode, les tendances établissent des formats.

On peut aussi attribuer un format à la voix en fonction de ses caractéristiques : grave ou aigüe, hésitante ou ferme, avec ou sans accent, triste ou gaie,... Et le pire dans la chanson est la voix « formatée », celle sans particulatité.

Les langues vivantes comme mortes, sont un format et ont un format. Pour celles qui sont mortes, les dictionnaires, grammaires et syntaxes permettent de les comprendre dans nos langues vivantes. Et quand on n'a pas (ou plus) d'outils pour les traduire, le format de ces langues est alors fermé.

Quant aux langues vivantes, il faut utiliser le bon format avec ses interlocuteurs. Le français avec des personnes ne le comprenant pas du tout est bien inefficace : c'est trivial, mais y pense-t-on en informatique lorsqu'on envoie un document dans la langue du logiciel utilisé ? Les langues ont a priori des formats ouverts : on en connait (ou on peut en connaître) le sens, la construction.

Parfois cependant, les langues, y compris sa langue maternelle, ont des formats plutôt fermés :

  • à cause du vocabulaire utilisé, parfois un vrai jargon ;
  • à cause des expressions basées sur des termes assez communs mais dont l'assemblage n'est pas du tout clair, y compris volontairement ;
  • à cause des tournures, des styles, du ton, des niveaux de langue utilisés.

D'un point de vue sociologique et même juridique, les us et coutumes, les usages, les conventions, les traditions, les convenances, les habitudes, les règles, les règlements, les codes, les traités, les accords et les lois fixent les formats de comportement qui sont en vigueur et qu'il faut utiliser, sous peine de dénoter, de ne pas se conformer et de ne pas appartenir au groupe voire d'être hors-la-loi.

Sans oublier les homologation, accréditation, certification, agrément, conformité et autre habilitation qui signifient être respecter des critères, un cahier des charges.

On peut même avancer que « les canons de la beauté » et autres modèles esthétiques constituent aussi des formats : les concours de beauté ou les tops modèles correspondent par exemple à des formats et en même temps participent à leur élaboration.

Les caractéristiques des œuvres (titre, style,...) peuvent aussi en définir un format : la parodie, l'imitation, la copie, le détournement, le plagiat, la caricature et le pastiche sont des reprises de ces caractéristiques plus ou moins détournées.

De nos jours, l'une de ces caractéritiques porte sur le numérique (parfois appelé autrement) : photo numérique (ou argentique), vote électronique (ou papier), jeux video, livres électroniques (ou papier), boite de vitesse électronique (ou uniquement mécanique)... la liste est longue.

Comme format est un frère presque jumeau de forme, comme dans le fond et la forme, le sujet du format se retrouve dès qu'il s'agit de la manière de faire passer un message. Quel format retenir pour en assurer la promotion et la diffusion : livre, télévision, affiches, radio, cinéma, presse, Internet ?

Dans l'écriture de documents, quel format utiliser pour retenir l'attention : poésie, questions-réponses, texte long, tableau, liste de points, diaporama, communiqué de presse, photo, video, message audio ? Style télégraphique, style SMS, style littéraire, style abrégé,... Les possibilité sont nombreuses.

D'un point de vue sociologique et surtout aussi marketing, « Vous avez un format ! » : profession, âge, sexe, lieu d'habitation, salaire, situation familiale, loisirs, sites Web consultés... plus les informations sont fines et nombreuses, plus elles sont intéressantes pour atteindre la « cible » définie.

Enfin, le bon format peut renvoyer à la version officielle d'un événement, vraie ou fausse, mais celle en vigueur, politiquement correcte.

Pour tendre vers ces formats, il est tentant de vouloir formater personnes et objets pour avoir ainsi des choses uniformisées, standardisées, calibrées, normalisées, normées, voire clonées et finalement interchangeables, sans diversité.

Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :