Cachez ces liens que je ne saurais voir
Le sujet de ce billet ressemble fortement à celui concernant déjà les jeux olympiques d'Athènes et les formats qui y sont interdits. Mais il y a hélas du nouveau et dans le même esprit (pas vraiment l'esprit olympique, ni celui de liberté).
Cette fois, de quoi s'agit-il ? Il est tout simplement interdit de donner ses sources en les écrivant clairement sans en demander l'autorisation ! Le simple format qui consiste à écrire des informations précises est proscrit.
En effet, le site officiel donne comme "Politique hypertextuelle" les informations suivantes (extraits) :
Pour votre protection et la nôtre, nous avons établi une procédure pour les parties souhaitant introduire un lien vers le site officiel d?ATHÈNES 2004 sur leur propre site.(...)
c) Envoyer une demande écrite à la Direction de l?Internet et des médias interactifs (...)
Donc :
- Il s'agit de protéger le site des JO et celui où on veut mettre le lien : mais protéger contre quoi ?
- Faire un lien nécessite une demande : or publier sur le Web, cela signifie s'appuyer sur ses principes, dont le premier est le lien hypertexte.
- Cette demande de lien peut être refusée : il est donc possible de se voir interdire d'écrire les références précises d'un texte... publié et accessible à tous.
Appliquons cette politique de non diffusion d'informations précises :
- Dites : lors d'une des éditions des Jeux Olympiques de l'ère moderne, une athlète européenne a gagné en natation une des épreuves d'endurance (je pense que c'est bon : vraiment peu précis ; si vous trouvez...).
- Ne dites pas : aux JO d'été d'Athènes en 2004, la française Laure Manaudou a gagné le 400m nage libre (danger, c'est trop précis !).
Sources et liens (Donner sa source ou pas ? Je donne !) :
- La liste de diffusion du groupe de travail interopérabilité de l'AFUL a indiqué l'information (j'ai l'autorisation de moi-même pour faire le lien que vous avez ici)
- Sans autorisation, le lien vers la page officielle, autre source de ce billet : http://www.athens2004.com/athens2004/page/legacy?lang=fr&cid=dd7e01e3ac979f00VgnVCMServer28130b0aRCRD
Mise à jour du 17 août : une autre possibilité à l'énoncé du point "Dites" : aux JO d'été de Berlin en 1936, la néerlandaise Hendrika Mastenbroek a gagné le 400m nage libre (et trois autres médailles).
- Source vague sans lien : le "Site officiel du mouvement olympique", dont l'adresse est www.olympic.org.
- Source précise avec liens : la biographie de Hendrika Mastenbroek, avec lien autorisé selon la page du site.
Quelle est la plus pertinente ?
Mise à jour du 27 août : après les t-shirts et les liens, voici les sites Web interdits par Athènes 2004 !
13 réactions
1 De jarillon - 17/08/2004, 17:44
Ils avaient embauché un juriste qui a voulu briller... C'est le début d'une dérive dangereuse : Le juriste qui veut protéger ou sur-protéger peut devenir exigeant : si vous ne faites pas appel à ma protection, vous serez attaqué par mes amis ou par moi-même. C'est ce que faisait Al Capone et cette dérive s'appelle une dérive mafieuse.
Ne prenons pas modèle sur les USA.
2 De Olivier G. - 17/08/2004, 21:02
Track back : talath.no-ip.info/~carmin...
3 De Chrsitophe G - 18/08/2004, 09:00
Bonjour,
L'interdiction de donner des informations précises est certe à condamner. Mais je pensais que la "netiquette" voulait justement que lorsque l'on fait un lien vers un site autre le sien, on en demande l'autorisation ???
4 De Batmat - 18/08/2004, 09:14
Je ne suis pas d'accord avec cette partie de la netiquette, si tant que ça en fasse vraiment partie. Certains sites n'aiment effectivement pas qu'on linke vers une page sans passer par leur page d'accueil, mais je ne trouve pas que ce soit normal : quand on publie sur le net, c'est pour être lu, non ? Alors, réduire ces moyens de diffuser une information intéressante me parait allant totalement à l'encontre de ce qu'est et doit être Internet.
Quant à la nétiquette, c'est nous qui la faisons ou la faisons vivre. On peut donc décider de l'adapter lorsqu'elle ne convient plus à l'actualité. Quelqu'un aurait-il des arguments pour le fait qu'on interdise de linker une page ?
Pour finir, est-ce que légalement on a le droit de faire cette interdiction ?
5 De TDD - 18/08/2004, 11:09
La Netiquette ne précise absolument rien de ce côté-là. Exiger une demande d'autorisation pour faire un lien réduirait le potentiel du Web tel une peau de chagrin, et c'est un non-sens, contraire à l'esprit.
Ce qui est condamnable, c'est de faire du piggy-backing sur les ressources d'autrui, en utilisant des ressources (images, etc.) d'un autre site sur le sien, mais avec leur adresse : c'est donc non seulement un usage pas forcément autorisé du contenu (ce qui est radicalement différent d'un LIEN sur le contenu), mais en plus un abus de LEUR bande passante.
Pour mémoire, le texte intégral de la Netiquette est ici : www.albion.com/netiquette...
6 De ptitux - 18/08/2004, 12:48
Une simple question : Est-ce que le comité olympique, qui ne brille pas par sa transparence, a donné l'autorisation à Google par exemple pour indexer leur site ?
S'il faut demander l'autorisation explicite pour "linker" une page, c'est la mort des moteurs de recherche dont c'est le fond de commerce. Cela ne tient pas la route et à mon avis, compte-tenu des enjeux financiers et les lobbies associés (aujourdh'ui, il n'y a plus que ça qui compte), cela serait vite réglé devant les tribunaux, voire même bien avant d'en arriver là.
7 De bukban - 18/08/2004, 13:09
La capitauxcratie.

Avec la dérive de la posséssion sur l'abstrait, nous revenons au temps des nobles.
Les capitaux sont concentré dans les mains de quelques familles, fini le Capital Social.
Ces familles influent pour taxer les échanges entre individus aux travers des juristes, et prive des droits démocratiques les plus élémentaires des citoyens. Nous ne pouvons plus écrire, échanger des connaissances et des compétences sans rendre compte financièrement et indirectement à ses familles.
Le capitalisme c'est le libre échange...
Le libéralisme c'est un retour vers la monarchie et la privation de libertés aux sens philosophique.
Nous nous retrouvons tous sans le savoir dans une illégalité. Quand le droit dessert les justices (économique, sociale, individuelle etc...), c'est que l'on se trouve dans une société qui bascule dans la dictature. Au commencement du nazisme ou du bolchevisme les citoyens croyaient agir pour le bien commun. Nous nous trouvons tous actuellement à lutter pour préserver ce qui nous reste de liberté commune.
Avec les brevets sur les logiciels, c'est l'ouverture sur la possétion de la pensée et de l'abstrait...
Une démocratie se gagne, et une dictature se subit
8 De Yves - 18/08/2004, 16:10
Lors du mondial 98, un panneau interdisait aux supporters d'exprimer une pensée politique, idéologique ou même philosophique (source avec mon autorisation à moi tout seul: www.chez.com/television/d... ). Un tee-shirt avec le mot liberté était peut-être interdit déjà à l'époque, il suffit de dire que c'est une opinion philosophique.
Lors de ce même mondial les joueurs et le staff français ne pouvaient être interviewé que devant un panneau publicitaire avec les noms de sponsors (souvenir perso, l'info avait été relayé par charlie hebdo). Cette forme de contrôle sur l'image n'est possible que grâce à la complicité des «journalistes sportifs» et de leurs employeurs.
On à là l'étape suivante: le contrôle de toutes les images d'abord (pour les parrains), puis sur toute l'information ensuite. Comme pour la pub ça ne marche que tant que les gens qui relayent l'information acceptent, si tout le monde refusait ils n'auraient plus qu'à fermer leur site.
9 De Christophe G - 19/08/2004, 08:53
(suite)
Bon, Ok pour la netiquette, je suis certainement réac sur ce coup là.
J'ai également entendu ce matin sur France Inter (je cite mes sources) qu'un réglement interdisait d'assister aux JO avec un tee-shirt Pepsi ou autre marque non-sponsor et que la télévision ne devait pas les filmer de toute façon. Il y avait également quelque chose à propos des interviews et des sponsors.
Vive l'esprit des Jeux Olympiques !
10 De Michel - 19/08/2004, 09:28
Et si on jouait le jeux ?
!
Ile ne veulent pas que l'on référence leur site sans autorisation ?
On ne référence pas.... On ne référence plus...
La multiplicité des liens entraine la multiplicité des moyen d'accès à l'information et donc la diffusion de celle-ci.
En ne référençant plus, on va limiter la diffusion de leurs information et donc le nombre d'accès à leur(s) site(s)
Je sais que l'impact de la mesure sera probablement faible... Mais c'est une question de principe...
Comme je dit souvent, si on veut jouer au C.. il faut jouer à deux... c'est plus marrant
Bonne journée à tous
Michel
11 De Batmat - 19/08/2004, 10:28
>Christophe G
Ouaip tu as bien raison, c'est inadmissible : www.lemonde.fr/web/recher...
www.batmat.net/blog/2004/...
12 De Didier - 19/08/2004, 13:10
Remarque : Une fois la demande postée, les parties intéressées peuvent procéder à l’insertion du lien. Elles ne recevront une réponse qu’en cas de désaccord d’ATHÈNES 2004.
Cette phrase non retranscrite dans l'info pondère un peu la restriction. Cela coute un timbre. Ce genre de limitation peut paraitre un restriction des libertés mais réflechisons : Voudriez vous que votre URL soit référencé sur un site pedophile, nazi ou autre ?
Essaillons toujours dans la publication d'info de na pas couper une partie de texte. Cette omission peut être considérée comme une direction pertisane.
13 De Yves - 22/08/2004, 17:23
Après avoir un peu cherché, j'ai trouvé quelques liens intéressants sur la question (question et liens regroupés là: fynl.free.fr/dotclear/ind... ).
Je tire cette phrase de la synthèse de la recommandation du forum des droits sur l'internet :
«[...] seuls les liens susceptibles de porter atteinte à un droit peuvent être interdits. Ainsi, les liens simples et profonds établis vers des pages web et effectués en remplacement de la page liante ou faisant apparaître la page liée dans une fenêtre du navigateur ne peuvent a priori pas être interdits.»
La lecture des cas ou ils peuvent être interdit est intéressante, et je n'ai rien vu qui puisse s'appliquer au site d'athènes 2004, mais je ne suis pas juriste, bien sûr. Par contre le site d'athènes peut interdire les liens directs permettant l'inclusion directe des images leur appartenant.