...si elles n'utilisent pas le format du marché ?
Cette question est l'une des remarques faites vendredi 22 octobre dernier lors d'un débat organisé par la FNAC Digitale avec pour thème «Qui peut encore concurrencer Miscrosoft ?» (avec Jérôme Bonaldi comme animateur, des personnes de Microsoft ou favorable, des personnes du logiciel libre, et l'assistance).
Avec plus de détails :
- L'information suivante a été donnée : le Ministère de l'Intérieur a décidé d'utiliser dans son administration à Paris, dans les préfectures, dans les commissariats, la suite bureautique logiciel libre OpenOffice.org, soit 55000 postes. Décision prise officiellement en 2003.
- Réaction alors : mais alors comment les administrations vont échanger avec les citoyens si elles n'utilisent pas le format du marché ?
En reprenant cette phrase, on a en arrière plan les points suivants :
- le marché utilise Word, traitement de texte leader
- donc les entreprises, voire les citoyens, utilisent Word, donc ne connaissent que le format de Word
- si une administration diffuse des documents faits avec OpenOffice.org, ils auront le format d'OpenOffice.org
- donc impossible de lire les documents produits alors qu'ils devraient s'adresser à tous (c'est-à-dire les utilisateurs de Word car tout le monde utilise Word)
Ce à quoi on doit souligner point par point :
- être leader, aussi important qu'il soit, ne signifie pas être le seul
- les entreprise n'utilisent pas toutes Word, ni les citoyens : Word est un logiciel qu'il faut acquérir et Word n'existe pas pour toutes les machines. Quant au format de Word, de quel Word s'agit-il ? Il n'y en n'a pas qu'un seul.
- exact si on garde le format par défaut, mais même dans ce cas, pour lire le fichier il suffit d'avoir OpenOffice.org, disponible pour tous sans prix d'acquisition
- les formats des administrations doivent s'adresser à tous, donc ne pas être au format Word (quel que soit le Word), ni à celui d'un logiciel contraignant (achat d'un logiciel pour lire l'information ou disponible uniquement pour certaines machines)
C'est donc bien mal juger et connaître les recommandations dans l'administration française (via l'ADAE, Agence pour le Développement de l'Administration Electronique) et européenne (via le programme IDA, Interchange of Data between Administrations) pour les échanges avec les citoyens et entre les administration: il est demandé d'avoir une information électronique accessible pour tous et interopérable, donc à des formats ouverts. C'est d'ailleurs le thème d'une prochaine conférence européenne le 18 novembre.
Source et liens :
- L'information du débat sur le site de la FNAC, http://rendezvous.fnac.com/home_magasin.asp?SHP=215&Origin=FnacAff&OriginClick=Yes
- L'annonce du débat sur Linuxfr, http://linuxfr.org/2004/10/21/17476.html
- Le site de l'ADAE, http://www.adae.gouv.fr et le cadre commun d'interopérabilité, http://www.adae.gouv.fr/article.php3?id_article=18
- Le site du programme européen IDA, http://europa.eu.int/ida/
2 réactions
1 De François Toussenel - 27/10/2004, 09:58
Cette question avait été posée par l'un des intervenants à la fin du débat et personne n'avait eu l'occasion de répondre. Bonne idée d'y consacrer un billet ici.
Je me demande quelle est la part des formats Word, RTF, PDF et autres dans les documents mis à la disposition des citoyens par les administrations françaises et européennes à l'heure actuelle.
On pourrait aussi aborder la possibilité de fournir les documents dans plusieurs formats, par exemple OpenOffice.org, Word et PDF, donnant ainsi le choix au public et coupant court à toute critique de ce genre. Comme la suite bureautique OpenOffice.org permet de générer ces trois formats, cela me paraît raisonnable.
2 De Emmanuel - 27/10/2004, 11:35
Le .doc n'a jamais été conçu pour être un format d'échange.
C'est le format de stockage interne de Word, fait pour fonctionner sur l'ordinateur sur lequel il a été crée avec la version de word kivabien.