Format oral ou format écrit ?

Le 10 décembre, le Ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, François Fillon, prononçait un discours. Il donnait le nom de « Résidence Jean-Zay » au Foyer des lycéennes à Paris, à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de Jean Zay, ministre de l’éducation nationale et des beaux-arts en 1936 à 1939.

Le discours du Ministre est disponible en ligne. Mais la page du discours indique que cette disponibilité est particulière... En effet on lit en début de page : « Seul le prononcé fait foi ». Après le « Seul l'écrit fait foi » du juridique, voici donc son contraire.

En d'autres termes, le format écrit, le format des lois, des choses qui restent, se voit ici récusé : le format oral, celui qui s'envole, est le seul valable. Le texte fourni n'est finalement là qu'à titre indicatif, sous réserve de ce qui a été plus ou moins changé lors de l'allocution, uniquement disponible sur un éventuel enregistrement sonore.

Ce rôle secondaire inhabituel de l'écrit soulève quelques questions :

  • remet-on encore un dossier de presse avec le discours écrit ?
  • quelle valeur accorder à un texte en ligne dont le contenu peut être différent de ce qui a été prononcé ?
  • comment savoir exactement ce qui a été dit si aucune trace au moins sonore n'est disponible ?

Les réponses possibles sont sans doute de laisser ainsi toute liberté au Ministre de modifier son texte préparé à l'avance en fonction des situations (contraintes de temps, volonté de développer un point,...). Et il ne s'agit pas d'une retranscription, sans aucun doute plus longue à établir et plus couteuse. Mais comment constituer des archives exactes des discours si aucune trace sonore (prise en direct lors du « prononcé ») ou écrite (a posteriori et validée) n'est disponible ?

Le format écrit, format plutôt ouvert, se mettant en retrait par écrit au bénéfice du format oral, malheureusement non disponible, cela est assez inhabituel.

Sources et liens :