Un texte de M. Jeanneney, et un ajout sur les formats ouverts

« Pour l'instant, la nouvelle n'a guère attiré l'attention que des bibliothécaires et des informaticiens. » C'est ainsi que Jean-Noël Jeanneney, président de la Bibliothèque nationale de France (BnF), débutait son article du Monde du 22 janvier à propos de l'accord conclu le 14 décembre 2004 entre Google et 5 bibliothèques pour numériser leurs livres.

Le problème : Google est de loin le premier moteur de recherche du Web et les livres qui seront concernés (près de 15 millions) ne seront qu'anglo-saxons. Avec donc le danger de n'avoir qu'une seule vision liée au choix de ces documents : « Voici que s'affirme le risque d'une domination écrasante de l'Amérique dans la définition de l'idée que les prochaines générations se feront du monde. »

Il s'agit de réagir, au niveau français (même si cela est déjà engagé avec la bibliothèque virtuelle Gallica de la BNF) mais surtout et encore plus au niveau européen (gras ajouté) : d'où cet « appel solennel »,

C'est en avançant sur fonds publics que l'on garantira aux citoyens et aux chercheurs (...) une protection contre les effets pervers d'une recherche de profit dissimulée derrière l'apparence d'un désintéressement. C'est en rassemblant des initiatives d'Etat qu'on évitera que tous nos fonds d'archives photographiques soient rachetés par des entreprises américaines (...). C'est en mobilisant les laboratoires spécialisés que l'on assurera le développement d'un moteur de recherche ainsi que d'outils logiciels qui soient les nôtres.

L'article est à faire connaître et à mettre en avant. Avec un point supplémentaire : que les formats utilisés soient des formats ouverts. Ce qui est complémentaire et indispensable à cette approche ouverte de nos archives, de notre mémoire.