L'art et la manière de dire les choses...

La deuxième conférence OCG se déroulera en Australie les 18 et 19 avril 2005. Parmi les invités et les interventions au programme, un sujet et son auteur sont aussi à signaler. Il s'agit de Greg Stone de Microsoft Australie qui a la particularité d'occuper le poste de NTO (National Technology Officer) dans le pays. Or les NTO de Microsoft, nommés dans de nombreux pays (mais pas encore connu en France officiellement) sont les responsables nationaux des dossiers « standards et interopérabilité ».

Le résumé de la conférence que Greg Stone donnera le 18 avril de 15h30 à 16h30 est donc à ce titre très intéressant, d'autant que l'interopérabilité est une priorité de Microsoft depuis la déclaration de Bill Gates le 3 février 2005. En fait le texte de Greg Stone est même redoutable. Ainsi, on lit :

'Interoperability,' not 'Interchangeability'

Le titre est simple, mettant en avant l'interopérabilité et non pas l'interchangeabilité. Poursuivons.

In today’s highly dynamic information technology (IT) marketplace, businesses and other organizations routinely deploy heterogeneous IT networks consisting of hardware and software from multiple vendors. In such an environment, interoperability is a technical and business imperative. It is also a desired goal for government in the context of both public policy (promotion of a healthy, competitive, and innovative IT-ecosystem) and in the government software procurement process (government as IT-consumer).

Ce paragraphe pose le contexte de la situation : du fait d'environnements hétérogènes, l'interopérabilité est un impératif technique et aussi un impératif pour le monde des affaires et pour les gouvernements.

But what is 'interoperability'? How should it properly be defined? In this paper we outline the arguments for industry’s development and support of Open Standards positing that 'Interoperability' must be distinguished from the concept of 'interchangeability' or 'cloning.' We begin by clarifying the usage of terms such as 'Product Standards', 'De Jure Standards' 'Proprietary Standards' and 'De Facto' standards and the role each plays within the standards ecosystem.

En partant de la question qu'est-ce que l'interopérabilité et comment bien la définir ?, sont évoqués et seront définis les termes de produits standard, de standards propriétaires ou de standards de facto et leur rôle dans « l'écosystème des standards » : une très jolie tournure, qui ne cite pas explicitement les vrais standards ouverts. Mais le meilleur est à la fin de ce second paragraphe :

We also outline why a market-driven approach to achieving interoperability makes the most sense and what part Microsoft has, and will continue to play, within this context.

Soit : « Nous soulignerons aussi pourquoi une approche orientée par l'offre et la demande apporte le plus de sens pour établir l'interopérabilité et quelle part Microsoft a, et continuera d'avoir, dans ce contexte. » Donc hors de l'approche des marchés, point de solution sérieuse pour l'interopérabilité. Et parmi les acteurs des marchés, les plus gros sont sans doute vus comme les plus à même de définir les choses. Finalement, avec cette approche, c'est donc aux grandes sociétés de se charger de l'interopérabilité, pour les autres acteurs économiques mais aussi pour les gouvernements.

La vraie question de fond, c'est que l'informatique est une infrastructure. En tant que telle, des standards doivent être mis en place pour permettre son interopérabilité au-delà de ce que peuvent vouloir les éditeurs. Et ces standards doivent alors être ouverts pour une vraie interopérabilité.

Sources et liens :

[Rappel : En cas de vote favorable sur les brevets logiciels au Parlement européen, des fonctionnalités triviales (comme utiliser une base de données pour un site Web, ou la barre de progression) qui sont déjà brevetées ailleurs, seront valables en Europe si elles ont été acceptées par l'OEB. Avec le risque d'en voir d'autres brevetées. Cela pourra signifier des droits à payer pour les utiliser. Ce qui ne sera pas possible pour ce site, ni pour beaucoup d'autres, y compris ceux de sociétés.]