Voici les HTML Protector, les rasoirs qui coupent le HTML

Le format ouvert HTML serait-il une incitation au vol ? On pourrait le croire de manière humoristique, en s'exclamant qu'il faut cacher ce format HTML que je ne saurais voir. Pourtant, de manière tout à fait sérieuse, des logiciels comme HTML Protector (de AntsSoft) ou Advanced HTML Protector (de Creabit) proposent de couper les poils de HTML qui dépassent des sites Web.

Ainsi, pour « protéger » les pages des sites Web, la liste des fonctionnalités proposées est longue et impressionnante. Extrait :

  • pas d'affichage des URL ;
  • pas d'affichage du code source HTML des pages ;
  • pas de mise en cache ;
  • pas d'enregistrement de la page sur l'ordinateur ;
  • pas de copier/coller depuis la page ;
  • pas d'impression ;
  • pas de capture d'écran.

Sans oublier les images converties au format Flash (ou découpées) ou des balises HTML « privées ». Vous êtes sur des sites qui vous autorisent juste à lire leurs informations.

Cela serait-il aussi universel que le standard HTML, et utilisable sans condition particulière ? Non, car pour que ces protections soient effectives, il faut pour l'utilisateur :

  • un ordinateur avec Windows ;
  • les fonctions JavaScript activées.

De là à penser que les utilsateurs de machines avec Mac OS ou Linux (ou ceux qui désactivent les JavaScript) sont de dangereux voleurs pontentiels, il n'y a presque qu'un pas.

Dans ce contexte, rappelons donc de manière importante :

  • que depuis plus de 10 ans, le format HTML est un format ouvert, établi par le W3C ;
  • que des protections juridiques existent à propos du code source des pages : le plagiat est facilement établi, les auteurs peuvent être reconnus ;
  • que pour créer des pages Web, s'inspirer pour l'améliorer ou l'adapter de ce qui est réussi est logique (mais il ne s'agit pas de tout copier).

L'affaire du plagiat des sites quaero-fr.com qui ont repris le travail du site OpenWeb est un exemple, dénoncé avec vigueur par les sites OpenWeb et Standblog au travers de deux articles légitimes au vitriol.

Sources et liens :

[Rappel : En cas de vote favorable sur les brevets logiciels au Parlement européen, des fonctionnalités triviales (comme utiliser une base de données pour un site Web, ou la barre de progression) qui sont déjà brevetées ailleurs, seront valables en Europe si elles ont été acceptées par l'OEB. Avec le risque d'en voir d'autres brevetées. Cela pourra signifier des droits à payer pour les utiliser. Ce qui ne sera pas possible pour ce site, ni pour beaucoup d'autres, y compris ceux de sociétés.]