Du sens du mot standardisation

Le dimanche 15 mai avait lieu la première émission de télévision traitant longuement (près de 40 minutes, et en direct) des logiciels libres : cela se passait sur la chaîne de la TNT gratuite Direct8 dans l'émission 8-FI. Il y a été question lors du débat de nombreux aspects. Cependant, tous les points n'ont pas pu être développés, et toutes les réactions aux déclarations n'ont pas pu être possibles.

Ainsi, outre le fait qu'il ait cité l'interopérabilité, Didier Lambert, DSI d'Essilor, a souligné que dans une entreprise un parc de machines avec Apple Mac OS, Windows et Linux était « un cauchemar ». Face à ce problème, il faut une « standardisation ». Mais que signifie standardiser ? Car le terme est à double sens...

D'un côté, la standardisation peut signifier n'avoir qu'un seul modèle, uniformiser. Ce sens se retrouve dans le langage courant. Ainsi, à la place d'un parc hétérogène on préfère un parc de machines et de logiciels tous identiques : on cherche à être homogène, aucune diversité et un seul modèle.

De l'autre côté, l'action de standardiser peut consister à s'appuyer sur des standards d'échanges et de formats. Et c'est avec de vrais standards ouverts que les possibilités sont les plus puissantes. Pris dans ce sens, le principe est de permettre à des machines et des logiciels différents de communiquer et de travailler ensemble : il y a interopérabilité. Et la diversité dans ce cas n'est pas un obstacle.

Ce dernier cas est formidablement illustré par le réseau Internet, lieu d'interopérabilité permanent, avec des messageries différentes, des navigateurs variés, des systèmes d'exploitations multiples... mais qui échangent leurs données via des protocoles ouverts (TCP/IP, SMTP, POP) et des formats ouverts (XHTML avec CSS, RSS et bientôt XForms, SVG).

Quel était le sens attribué au terme « standardisation » ? L'utilisation des standards ouverts est tout de même le plus riche.

Sources et liens :

[Rappel : En cas de vote favorable sur les brevets logiciels au Parlement européen, des fonctionnalités triviales (comme utiliser une base de données pour un site Web, ou la barre de progression) qui sont déjà brevetées ailleurs, seront valables en Europe si elles ont été acceptées par l'OEB. Avec le risque d'en voir d'autres brevetées. Cela pourra signifier des droits à payer pour les utiliser. Ce qui ne sera pas possible pour ce site, ni pour beaucoup d'autres, y compris ceux de sociétés.]