Des microprocesseurs Intel dans les ordinateurs Apple : première conséquence

« It's true » (avec un e abaissé, écrit comme dans le logo d'Intel) était inscrit sur l'écran de la scène où se trouvait Steve Jobs : Intel allait bien équiper les machines Apple.

Avant le 6 juin

Quelques jours avant le 6 juin, il y eut des rumeurs, qui se sont transformées en article dans la presse spécialisée et qui ont même été reprises dans la presse générale : Apple allait abandonner IBM, le fabricant des microprocesseurs PowerPC qui équipent les ordinateurs à la pomme, au profit d'Intel.

Le 6 juin

Lors de l'ouverture de l'Apple WWDC (World Wide Developper Conference) lundi 6 juin, Steve Jobs donnait sa conférence. Et le PDG d'Apple, après avoir traité des Apple Store et de Mac OS X 10.4 Tiger, aborda la partie au cœur de son intervention : « Transition ». Avec la confirmation de l'information : Apple allait équiper ses ordinateurs de microprocesseurs fabriqués par Intel. C'est la troisième transition majeure d'Apple, après le passage des puces Motorola aux PowerPC en 1994 et après le passage de Mac OS 9 à Mac OS X en 2001.

Après le 6 juin

Dès maintenant, les développeurs vont pouvoir travailler avec un kit de développement spécial pour tenir compte des deux architectures, Intel et PowerPC. En 2006, les premièrs ordinateurs Apple avec Intel (abrégés Mactel, Apptel ou OSXtel ?, comme sur le modèle de Wintel pour Windows-Intel) seront commercialisés, avec une transition achevée en 2007 pour toute la gamme des machines.

Quant aux réactions et commentaires, la liste est très longue et les avis variés : « Qu'est-ce qui change ? Le plus important c'est le système d'exploitation » (Steve Ballmer, Microsoft), Windows pourra fonctionner sur les Intel d'Apple, l'essentiel est le design et Mac OS, l'esprit « different » se perd, les prix devraient être moins cher,... chacun a une analyse selon son approche.

Et alors pour les formats ?

Sous l'angle des formats, on peut dire la chose suivante : c'est un excellent exemple montrant que l'utilisation (et l'archivage) de fichiers à des formats fermés peut nécessiter de conserver toute la machine et non pas seulement le logiciel écrivant (et lisant) le format fermé utilisé.

En effet, prenons les différents éléments qui s'enchainent dans le cas de formats fermés :

  • le fichier F à des fichiers fermés .fer...
  • le logiciel L créateur du fichier F à des formats fermés .fer...
  • la version V du logiciel L créateur du fichier F à des formats fermés .fer...
  • le système d'exploitation E qui exécute la version V du logiciel L créateur du fichier F à des formats fermés .fer...
  • le microprocesseur M qui exécute le système d'exploitation E qui exécute la version V du logiciel L créateur du fichier F à des formats fermés .fer...
  • l'ordinateur O avec le microprocesseur M qui exécute le système d'exploitation E qui exécute la version V du logiciel L créateur du fichier F à des formats fermés .fer...

La chaîne est continue et interdépendante dans le cas d'un format fermé nécessitant un logiciel, dans une version, avec un système d'exploitation sur un microprocesseur d'un type d'ordinateur : pour une garantie totale d'utilisation, tout doit être conserver.

A contrario, les formats ouverts ne nécessitent pas d'avoir le seul logiciel dédié (et toute la chaîne qui peut en découler) mais juste un logiciel sachant lire le format qui est connu, publié et librement utilisable : il y a interopérabilité.

Sources et liens :

Voir aussi l'article sur la partie 2 de cette décision.

[Rappel : En cas de vote favorable sur les brevets logiciels au Parlement européen, des fonctionnalités triviales (comme utiliser une base de données pour un site Web, ou la barre de progression) qui sont déjà brevetées ailleurs, seront valables en Europe si elles ont été acceptées par l'OEB. Avec le risque d'en voir d'autres brevetées. Cela pourra signifier des droits à payer pour les utiliser. Ce qui ne sera pas possible pour ce site, ni pour beaucoup d'autres, y compris ceux de sociétés.]