Avoir le droit de mettre un lien ou pas, telle est la question

Le Web repose sur les liens hypertextes, appelés aussi hyperliens : on oublie souvent les http://www. qui précèdent les noms des sites (comme Standblog.org, w3c.org, Formats-Ouverts.org,...), mais ils sont bien écrits dans les adresses des navigateurs. Et dans http://www. (ou dans http:// qui peut parfois suffire), il y a http, qui signifie hyper text transfert protocol, c'est-à-dire protocole de transfert hyper texte. Et ce protocole est un protocole ouvert, mis au point par sir Tim Berners-Lee.

Le principe : un clic sur un lien (placé sur un ou sur des mots, sur une image, sur un logo,...) permet d'accéder à une autre page. C'est un peu le principe de l'association d'idée ou encore celui du Memex énoncé par Vannevar Bush il y a 60 ans.

A priori, le lien est donc un petit rien technique mais qui est le presque tout du Web. De plus, il est facile de placer des liens dans les pages que l'on créé : il sufit de quelques mots de code technique sur la page Web pour permettre au lecteur d'aller d'un clic sur une autre page. Avec seulement le code <a href="/category/Archivage">Rubrique sur l'archivage de Formats-Ouverts.org</a> dans une page HTML, voilà un lien de créer avec la page mentionnée.

Mais a-t-on le droit de faire des liens vers des sites aussi simplement ? Doit-on demander une autorisation pour créer un lien vers une page d'un site ? La question peut sembler saugrenue, mais elle s'est posée et continue de se poser à propos des utilisations de liens qui ne sont de simples liens vers une page Web. En effet, il se peut par exemple :

  • que le lien affiche la nouvelle page dans la page du site de départ : vous avez l'impression de toujours être dans le site mais vous voyez les pages d'un autre ;
  • que le lien récupère des informations (notamment des images, des sons,...) d'un autre site pour les afficher sur le sien.

Ces deux utilisations des liens hypertextes ne respectent pas les auteurs des sites où les données sont récupérées. En ce sens, elles sont condamnables.

Pour tenter de clarifier les choses, le Forum des droits sur l'internet (FDI) a publié en mars 2003 un rapport intitulé « Hyperliens : statut juridique ». Il détaille les différents cas de figure, des plus classiques aux plus poussés. Et dans sa partie finale « Recommandations pratiques à destination des acteurs », il énonce un ensemble de situations d'où il se dégage que mettre un simple lien vers la page d'accueil d'un site ou vers une de ses pages ne nécessite pas de demande particulière.

C'est dans cet esprit que les liens hypertextes sont donnés sur Formats-Ouverts.org : fournir les références, donner la source des informations avancées, comme cela figure en fin de chaque article. Et c'est ce type de lien au format ouvert qui est défendu, comme récemment sous forme de texte au format poésie, vers des sites du secteur public, d'entreprises, d'associations ou de particuliers.

Ajout du 28 août : le très bon site BlogOKat fait un rétrolien (soit plus qu'un lien, et c'est très bien) depuis cet article et a relevé dans le rapport du FDI le passage à signaler (Titre I, partie A, point 3), dont voici le début : « Les liens n’appartiennent à personne mais sont utiles à tous. Du côté utilisateurs... ».

Sources et liens :