Prenez et utilisez, mais...

Il est souvent très sage et précautionneux de lire en détails toutes les informations fournies à propos d'une offre, et à comprendre la signification des termes employés. L'exemple des astérisques avec renvoi au bas du document (ou au verso) pour les détails de l'offre (« Sous réserve de... », « Voir conditions », ou « Dans la limite de...») ou celui des textes techniques ou juridiques (comme des licences d'utilisation de logiciel), au vocabulaire souvent incompréhensible de prime abord, illustrent bien cette remarque de bon sens.

Ces précautions sont notamment nécessaires quand les termes « ouverts » (comme dans standards ouverts) et « ouverture » sont employés, comme par exemple à propos des API. Les API, interfaces de programmation (Application Programming Interfaces), sont de petits programmes permettant d'utiliser d'autres programmes. Concrètement au cours des derniers mois, plusieurs sociétés ont décidé de proposer leurs API pour inciter à utiliser leurs programmes :

  • Yahoo! et Google, en mars, à propos de leurs sites Web
  • Google, fin août, à propos de son service de messagerie instantanée, Google Talk
  • Skype, fin août également, avec des annonces pour sa messagerie instantanée et SkypeWeb
  • Microsoft, le dernier en date, qui a annoncé début septembre l'ouverture prochaine d'API pour son site de recherche MSN Search, ainsi que des outils de développement pour interagir avec son site Web de cartographie (Virtual Earth). D'autres éléments pourraient aussi être proposés pour utiliser des services Web de Microsoft, comme Hotmail (site de courriels) ou MSN Spaces (site de blog).

Cette approche est en un sens à l'opposé de celle du système d'exploitation vendu actuellement et qui est au cœur des ordinateurs, car le Web devient dans ce schéma le centre avec le navigateur comme pièce maîtresse : un système d'exploitation particulier n'est donc plus capital, la navigateur suffit. Sauf à lier très fortement les services Web proposés avec un navigateur, lui-même lié à un système d'exploitation dans une version particulière. Mais il n'y aurait alors plus d'interopérabilité.

L'article de ZDNet précise un point : celui de la licence d'utilisation de ces API,

La licence non commerciale autorisera 10.000 recherches par jour et par adresse internet.

Donc, il y a une limite du nombre des recherches dans la licence non commerciale retenue. Certes c'est une limite qui peut sembler élévée, mais elle peut-être atteinte. D'un autre côté, on peut comprendre la logique retenue qui consiste à proposer des API pour inciter à utiliser ses services, une démarche commerciale classique. Mais il ne s'agit pas vraiment d'ouverture, ou alors d'une ouverture conditionnelle. De l'intérêt de lire attentivement les conditions d'utilisation pour connaître les conséquences, une remarque finalement assez banale mais importante.

Sources et liens :