La pierre de Rosette, le disque de Phaistos : deux exemples de problèmes de formats, comme dans le numérique

Le jeudi 2 mars 2006 à 22h55 était diffusé sur France 2 le dernier volet d'une série de 3 documentaires fictions historiques produits par la BBC à propos de l'Égypte. Celui-ci, intitulé Champollion et la langue des pharaons, était consacré à Jean-François Champollion et sa découverte : la compréhension des hiéroglyphes de la langue de l'Égypte ancienne à partir de la pierre de Rosette.

Le 18 août 2005, le journal Le Monde publiait un article intitulé Le mystère de l'écriture du disque de Phaistos. Il portait sur l'énigme qui demeure autour de la compréhension du disque d'argile de Phaistos : ses signes ne sont toujours pas compris et la langue utilisée reste inconnue, impossible de savoir ce dont il s'agit.

Plus précisément...

Dans chaque cas, on avait un codage qui était mystérieux et qui ne permettait pas de comprendre le document : impossible donc de l'utiliser.

Pour la pierre de Rosette, le même texte était écrit en grec ancien, en démotique et en hiéroglyphes. Champollion, en comprenant le système de construction de ces hiéroglyphes et grâce à la connaissance des deux autres langues, réussit à déchiffrer les signes et la langue.

Pour ce qui est du disque de Phaistos découvert en 1908, il y a une série de 242 symboles, qui restent incompréhensibles, malgré les efforts et les tentatives.

Mais quel est le rapport avec les formats ?

Chacun de ces deux documents étaient à des formats fermés : aucun dictionnaire, aucune grammaire, aucun renseignement sur le code (la langue) employé ne permettaient de les comprendre. Pour la pierre de Rosette, le format fermé a été ouvert grâce aux deux autres formats ouverts utilisés. Pour le disque de Phaistos, le format reste fermé.

Dans notre monde numérique, les documents (texte, image, son, video, films) qui sont à des formats fermés sont potentiellement soit de futures pierres de Rosette numérique soit de futurs disques de Phaistos numériques ! En effet, avec un format fermé, on ne connait pas le codage des informations. Dans le premier cas, en version (format ?) optimiste, on arrivera à comprendre un jour le format ; dans le second cas, en étant pessimiste (voire réaliste) on ne comprendra plus jamais le format : données perdues.

Que ce soit pour l'archivage comme pour l'utilisation au quotidien, les formats ouverts garantissent la pérennité (à condition de gérer ses archives) et l'interopérabilité, pour éviter de se retrouver avec une mémoire et un patrimoine numériques inutilisables...

Sources et liens :

Note : Il est d'ailleurs amusant de relever qu'Apple dénomme Rosetta (Rosette)... son logiciel qui permet de traduire ses logiciels au format pour microprocesseur PPC vers le format pour microprocesseur Intel. La page sur Rosetta : http://www.apple.com/fr/rosetta/