Petit compte-rendu de la journée de séminaire du 16 mars dernier

Il y a un mois, le jeudi 16 mars 2006, s'est tenu le séminaire Pérennité de l'information : relire nos documents informatiques bureautiques ou personnels dans trente ans ?, qui propose un très bon texte de présentation. Cette journée, organisée par l'association Aristote, comportait un programme riche, avec 11 présentations. [1]

Que retenir et signaler ici de cette journée, même avec un peu de retard ? Voici une sélection subjective d'informations tirées de 3 présentations : il ne s'agit donc pas d'un compte-rendu officiel ni exhaustif.

Format video pour suivre en direct à distance

Les présentations étaient retransmises en video (streaming) au format lisible par les logiciels RealPlayer ou VLC [2] : cette possibilité offerte par les organisateurs de suivre à distance les conférences est à saluer, qui plus est avec des logiciels qui couvrent les systèmes d'exploitation Windows, Mac OS X et Linux. Il était même aussi possible de voir dans son navigateur les transparents projetés par les intervenant(e)s.

La BnF et le records management

La quatrième intervention était celle de Catherine Dhérent de la Bibliothèque nationale de France (BnF). Elle est Chef de la mission pour la gestion de la production documentaire et des archives. Elle s'occupe entre autres de la mise en place d'un système de records management au sein de la BnF [3].

Le projet, démarré en janvier 2004, est entré dans une phase opérationnelle depuis février 2006. Il a soulevé des problèmes techniques et informatiques, mais aussi d'autres liés aux aspects humains, structurels ou de (in)formation. Cependant le projet est ambitieux et aussi fortement soutenu par les personnalités fortes du Président et de la Directrice Générale de la BnF. « On ne peut pas faire la révolution du jour au lendemain » et « Il faut du temps » : une approche de bon sens... mais qui utilise bien le mot « révolution », à juste titre.

En effet, ce projet de la BnF est sans doute l'un des plus ambitieux en cours de ce type, avec plusieurs centaines de personnes concernées, au sein d'une structure importante et prestigieuse. Le records management, défini dans la norme ISO 15489, concerne la gestion (identification, classement, archivage, destruction) des enregistrements (informations créées, reçues, maintenues) [4]. Et pour être le plus efficace, il peut s'appuyer sur les protocoles et formats ouverts.

Le Monsieur XML de Microsoft Corporation

Le programme inititial annonçait seulement « un intervenant » de Microsoft à propos de Office Open XML. Cet intervenant aurait pu être le NTO France, mais ce fut Jean Paoli, c'est-à-dire LE responsable du dossier XML de la société, avec le titre de Senior Director, XML Architecture, chez Microsoft depuis 1996. [5]

Il y a présenté le format Office Open XML de la suite bureautique Microsoft Office. Ce format a été déposé pour standardisation à l'Ecma International [6, 7] le 15 novembre 2005, et en décembre 2005 à Nice, lors de l'assemblée générale d'Ecma International, le groupe « Ecma TC 45 » [8], portant sur Office Open XML, a été créé. Jean Paoli en est le codirecteur. L'objectif est de faire ensuite adopter le format par l'ISO [9]. Jean Paoli est longuement intervenu, en traitant de l'importance des standards ouverts, du XML, de l'interopérabilité, de l'archivage, des processus métiers, ou de Microsoft Office.

La BnF à propos du Web, des moteurs de recherche, des webmails, des blogs et des wikis

Avant la table ronde finale, la dernière des 11 présentations portait sur les applications d'informatique personnelle. L'évolution les porte vers le Web, que ce soit avec les moteurs de recherche comme Google, les webmails comme GMail, les blogs comme BlogOKat [10] (qui a été utilisé et montré pour illustrer le propos), les wikis comme l'encyclopédie Wikipédia [11].

C'est Emmanuèle Bermès de la BnF qui traitait ce sujet en faisant « volontairement » sa présentation en pages HTML dans le navigateur Firefox : le HTML, un format ouvert ; Firefox [12], un navigateur respectant les standards ouverts du Web qui en sont le fondement.

Sources et liens :