Difficultés d'Airbus : les formats sont en cause

Je n'ai pas la possibilité de lire toute la presse, mais des lecteurs de Formats-Ouverts.org en lise une partie. Je n'ai pas de poste de télévision, mais des lecteurs de Formats-Ouverts.org la regardent. Et en quelques heures, 3 courriels de Loïs, Flore et Nicolas m'ont signalé cette information : derrière les problèmes de l'Airbus 380, il y a les formats, et la presse en parle ! (et ce n'est pas que moi qui voit des formats partout).

Dans le journal Le Monde du 21 spetembre [1] :

Cette tâche a été rendue encore plus compliquée par l'absence d'utilisation d'outil commun de gestion en France et en Allemagne. Les sites français utilisent les mêmes logiciels, alors que l'usine de Hambourg ne les a pas adoptés et travaille, comme par le passé, en accumulant les modifications sur des plans en papier au risque de se perdre.

Parallèlement, le PDG d'Airbus a imposé cet été au site d'Hambourg l'utilisation du logiciel Circe en vigueur dans le groupe. Toutefois cela nécessitera entre un an et dix huit mois de formation pour que les salariés maîtrise son utilisation.

Mais l'information passe aussi au JT de 20h ! Ainsi, avec une audience plus forte encore, c'est le journal télé de 20h de France2 du mercredi 4 septembre qui consacre un reportage, intitulé La crise à Airbus et diffusé à 20h09m38s (d'après le site [2]) :

« le câblage électrique est conçu en Allemagne mais apparemment sur des logiciels non-compatibles avec la France » (commentaire général)

« il faut utiliser enfin les bons logiciels et surtout des logiciels qui communiquent entre eux » (interview de « Yann Cochennec, Air & Cosmos » [3])

« Logiciels, papier, non-compatibles, communiquent » : derrière ces termes, il y a le sujet des formats, même s'il n'est pas cité, avec entre autres l'interopérabilité et l'archivage comme conséquence.

Alors que dire ?

  • que le format papier semble encore utilisé, pourquoi pas, on le voit encore efficacement utilisé pour le vote comme pour l'archivage de données radioactives...
  • que pour communiquer entre eux, les logiciels doivent utiliser des protocoles connus de chacun, mais cela ne veut pas dire des protocoles ouverts...
  • que les données sont plus importantes que les logiciels : ce sont les formats des fichiers avec les informations qui comptent et dont le format doit être connu, mais cela ne veut pas dire des formats ouverts...
  • que le fait d'utiliser dans tous les sites le même logiciel permet de faciliter les échanges, mais cela ne vaut pas dire des formats ouverts...
  • qu'avec des protocoles et des formats ouverts, il y a possibilité de passer d'un format ouvert à un autre format ouvert, et qu'il est possible de faire communiquer deux systèmes avec des protocoles connus de part et d'autre. Il n'est pas nécessaire d'avoir la même chose, mais d'être ouvert.

Enfin, il ne faut pas oublier l'archivage des documents numériques : on n'imagine pas dans quelques années une réponse du type « Désolé, on n'a plus le logiciel (ou la version du logiciel a changé ; ou on n'a plus les ordinateurs de l'époque ; ou on ne sait plus lire les supports utilisés) : les données sont perdues. » Finalement, ce sont les 5 questions à se poser, et ne pas copier le cas de la NASA avec les bandes d'Apollo 11...

Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :