Matériel-logiciel-données : quand ils sont inséparables

Du 8 au 12 janvier 2007 à San Francisco se tenait le salon Macworld [1], avec en ouverture Steve Jobs pour sa présentation (la keynote, dont on connait le format, au point d'en avoir des parodies). Ce fut l'occasion habituelle d'annoncer et de présenter les nouveaux produits, logiciels et services d'Apple. Pendant plus d'une heure le nouveau téléphone-baladeur-terminal Internet d'Apple, l'iPhone [2], fut aussi présenté, avec des précisions techniques à son sujet :

Au cours de cette longue présentation de l'iPhone, une des pages projetées à l'écran (et réalisée avec le logiciel Keynote, comme Al Gore) indiquait ceci :

Interplay of hardware & software - « People who are really serious about software should make their own hardware » (Alan Kay)

Alan Kay [3] est un éminent informaticien et chercheur, qui a travaillé entre autres chez Apple dans les années 80. On peut traduire ce texte par :

Travail conjoint du matériel & des logiciels - « Les gens vraiment sérieux à propos de logiciels devraient faire leur propre matériel. »

En d'autres termes : il y a imbrication du matériel et des logiciels qui l'exploitent ; si un éditeur de logiciels veut travailler sérieusement, il doit aussi faire son propre matériel pour avoir un contrôle total.

C'est une excellente synthèse de certaines situations et de l'aspiration de tout industriel, avec une conséquence logique mais oublié : les informations seront traitées au mieux par les logiciels de ce matériel. On a donc un trio indissociable, matériel-logiciels-données : le format de chacun est le maillon qui les lie.

L'iPod [4] est une illustration parfaite de cette approche : le baladeur avec ses logiciels propres (que sur iPod) et sa musique propre (au format AAC pour logiciels Apple, iPod ou iTunes). Mais cela n'est pas le seul fait d'Apple : toujours en musique numérique, les baladeurs Sony ou ceux basés sur le format de Microsoft font de même.

Le duo logiciel-données est une version réduite du trio ci-dessus, mais encore plus répandu : les données ne sont utilisables qu'avec un seul logiciel, et le format fermé en est la cause. L'interopérabilité n'est bien sûr pas de mise, alors que les standards ouverts garantissent bien plus l'indépendance et la pérennité (et aussi l'archivage).

Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :