L'ATRAC réattaque si Sony l'ouvre : et pourquoi pas ?
Le 30 août 2007, en pleine saga bureautique, Sony a annoncé le début de la fin du format audio ATRAC [1].
Il s'agit de son format, utilisé par certains de ses appareils (baladeurs, MiniDisc) et par son site de vente de musique en ligne Connect depuis début juillet 2004. La fin du format ATRAC, cela signifie la fin des enregistrements réalisés avec MiniDisc en ATRAC ou la fin des morceaux achetés chez Sony en ATRAC : les fichiers seront inutilisables à terme, plus de matériel, plus de logiciel.
C'est hélas une illustration des dangers d'un format fermé lié à un fabricant (qui peut donc décider de l'arrêter, et qui peut aussi disparaître avec).
Cependant une question peut se poser : et si Sony décidait de mettre le format ATRAC en format ouvert ? La question est simple, la décision peut-être moins, géant oblige, mais la conséquence serait capitale : assurrer la pérennité du format. Ainsi :
- pour les millions d'utilisateurs amateurs et professionnels, pas de perte des données, pas de migration forcée ;
- pour le marché, voilà une nouvelle stimulation, un choix supplémentaire parmi les solutions disponibles : diversité et concurrence ;
- pour Sony, le travail réalisé depuis des années pour élaborer et améliorer ce format ne serait pas perdu (au mieux il sera conservé dans un musée interne du numérique) ;
Des précédents existent, dont l'exemple le plus fort est sans doute le cas de la société Netscape qui a annoncé fin mars 1998 qu'elle mettait en format ouvert les coulisses techniques de son logiciel Netscape Communicator [2]. Avec la réussite que l'on sait : le logiciel Firefox est issu de cette décision. Quant à la structure en charge de continuer de faire vivre le format, cela n'est pas un obstacle (fondation, consortium... les solutions existent).
Cette décision courageuse serait positive d'un point de vue économique et serait inédite en terme de patrimoine numérique et d'archivage électronique.
Cet article en parlait, Sony le fait ?
Sources et liens :
- [1] Page ATRAC, site de Sony, en anglais, http://www.sony.net/Products/ATRAC3/
- Article Adaptive Transform Acoustic Coding, encyclopédie Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Adaptive_Transform_Acoustic_Coding
- [2] Communiqué de presse, Netscape accelerates Communicator evolution with first release of next-generation Communicator source code to developer community via Mozilla.org, le 31 mars 1998, http://wp.netscape.com/newsref/pr/newsrelease591.html
Et sur Formats-Ouverts.org :
- le jeudi 23 septembre 2004 : 1 article (« Nous vous avons menti. »)
- le vendredi 23 septembre 2005 : 1 article (Les formats dans les B2i école-collège-lycée et dans le C2i)
- le samedi 23 septembre 2006 : 1 article (Les formats ouverts au sommet de la Francophonie 2006)
2 réactions
1 De Cricri - 24/09/2007, 16:03
Nous ne devrions pas à avoir à mendier le bon vouloir de cet industriel pour relire nos vieilles cartouches . Un industriel qui ne souhaite plus promouvoir un format devrait avoir l' obligation , soit de le supporter encore pendant dix ans àprès disparition commerciale (Lecture et transfert) et proposer des appareils compatibles , soit ouvrir son format pour permettre à d'autres industriels d'offrir ce service .
2 De Thierry Stœhr - 25/09/2007, 00:55
Le propos de l'article n'est pas de mendier une décision de Sony mais de mettre en avant une possibilité que Sony pourrait prendre. On pourrait même rêver d'un rapprochement avec le format ouvert Ogg Vorbis. Quant aux formats fermés, ils emprisonnent et menacent les données, l'ATRAC fermé (qu'actuellement ?...) en est un exemple.