Déjà il y a 10 ans

Fin mars 1998, Roberto Di Cosmo [1], alors enseignant à l'École Normale Supérieure, publiait sur le site canadien Mmedium.com un long article intitulé Piège dans le Cyberespace [2]. Le document traite du duo Microsoft Windows et Intel : il connut une importante diffusion et joua un rôle important (notamment pour l'auteur de ce site, et il y eut aussi un prolongement sous forme de livre, Le Hold-up planétaire : la face cachée de Microsoft, écrit avec Dominique Nora [3]).

Retour donc 10 ans en arrière : 1998, une année où le XML naissait, où les ordinateurs portables coutaient une fortune, où il n'y avait pas sur le marché grand public d'ADSL ni de Wifi ni de clé USB de plusieurs centaines de mégaoctets. Et les formats ?

Les formats - et leurs problèmes - étaient déjà bien là, notamment mis en avant dans une partie du texte, Le pays des TechnoCrétins :

« De plus, comme pour la Loupe, le format des fichiers change de version en version, de telle sorte que Word 5.0 ne peut rien faire avec les fichiers Word 7.0, et pire le Word 6.0 sur Mac a du mal à lire Word for Windows. On est carrément piégés ! Il ne suffit pas d'acheter Microsoft Word une fois, on doit le payer à nouveau à chaque version, juste pour pouvoir continuer à lire les fichiers nouveaux des autres, et si par hasard on avait acheté un produit complémentaire pour la version 5.0, par exemple un dictionnaire en espagnol, il faudra l'acheter à nouveau dans la nouvelle version, le vieux étant « incompatible », alors que l'espagnol n'a pas changé entre-temps. Notez bien qu'il s'agit d'un vrai et propre kidnapping de votre information : une fois les données rentrées dans Word ou Money, pas moyen de récupérer facilement tout le travail que vous avez fait pour le transférer dans un autre logiciel si vous voulez ne plus acheter de produits Microsoft. On a bien veillé à ne pas vous fournir des convertisseurs efficaces vers d'autres formats, et on a de plus essayé de faire passer des lois qui interdisent l'utilisation de format de fichier propriétaire, ou même de l'analyser, en sorte qu'une entreprise qui vendait une MiniLoupe convertisseur serait coupable de violation de Copyright. Or, c'est bien de nos données qu'il s'agit. Nous voilà en plein TechnoCrétinisme ! » (gras ajouté)

Les formats sont une arme et l'utilisation de formats ouverts reste capitale pour éviter « la chute des dominos numériques » (un format qui nécessite un logiciel qui en nécessite un autre qui en nécessite un dernier sur du matériel finalement nouveau, comme par exemple pour la VOD).

Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :
  • le dimanche 25 mars 2007 : 1 article (Guerre de l'information : un exemple)
  • le samedi 25 mars 2006 : 1 article (Ce n'est pas le bon format...)
  • le vendredi 25 mars 2005 : 2 articles (Vous ne pouvez pas utiliser (entièrement et pour l'instant) ce site des marchés publics ; « Interopérabilité des systèmes ferroviaires transeuropéens »)