Vous avez quel format dans FB ?
Au départ de cet article, il y a 4 petits éléments relevés récemment à propos de Facebook : d'une part les courriels reçus de connaissances qui vous invitent à les rejoindre sur Facebook ; d'autre part l'annonce de l'ouverture du compte Facebook du Auschwitz Memorial [1] (donc en devenir « ami » ou « fans », dixit) ; ensuite la barre des 300 millions d'inscrits franchie ; enfin la position de Facebook à propos des personnes décédées [2].
Facebook (FB en abrégé) est un réseau social en ligne. C'est aussi un outil qui appréhende le monde en le découpant en catégories, et chacun se trouve rangé dans une case, qu'il le veuille ou non. Voyons les différents cas possibles :
Il y a les membres de Facebook : c'est évident, mais ce sont eux qui constituent le réseau en ligne. Avec 2 situations :
- les vivants qui ne sont pas les membres actifs, mais bien les personnes en vie ;
- les morts : il s'agit des personnes décédées qui avaient un compte Facebook. Que faire alors : suppression totale du compte ? archivage ? mémorial numérique ? Il semble que la dernière possibilité soit retenue [2]. Droit à l'oubli contre volonté de mémoire.
Il y a les non-inscrits : c'est statistiquement la majorité des gens ; cependant ils sont dans Facebook, mais « en creux » :
- car il y a les membres qui écrivent un couriel pour inciter à les rejoindre : on découvre alors dans le courriel envoyé par Facebook la liste de tous les autres inscrits qui ont déjà écrit, et à quelle date... Vous pensiez être hors des fiches de Facebook, mais en réalité vous êtes bien dedans avec la liste de tous ceux qui vous sollicitent car ils vous connaissent plus ou moins...
- car il y a les membres qui parlent des non-insctrits, qui peuvent publier des documents sur eux (textes, photos,...) mais sans les informer et sans qu'ils aient accès aux informations en question : certes, cela n'est pas public comme l'est une page Web vraiment ouverte, mais cela est disponible pour de nombreux inscrits.
Et il y a les autres : ce sont tous ceux qui ne sont pas listés ci-dessus, c'est-à-dire ceux dont personnes ne parlent en ligne, qui ne sont pas sollicités et qui ne sont pas inscrits. Il y en a, ils peuvent vivre très bien sans cette vie numérique, mais peuvent se retrouver facilement dans cette base de données en creux.
Et pour les formats ? Comme cela a déjà été écrit sur Formats-Ouverts.org, chaque personne a un format (avec l'âge, le sexe, la profession, la ville de résidence, les goûts,...), qui transforme chacun en « cible » pour les annonceurs de tous ordres : la journée du 28 janvier, Journée européenne de la protection de la vie privée et des données personnelles, n'est pas inutile.
Autres articles sur Formats-Ouverts.org à propos du réseau social Facebook :
- Du Web social... mais sans Web ouvert
- « Interopérabilité des plateformes sociales, on y est presque (peut-être) »
- Facebook : la valeur de l'action
- Le réseau social Facebook et la publicité ciblée
Sources et liens :
- [1] Page, Auschwitz Memorial / Muzeum Auschwitz est sur Facebook, en anglais, http://www.facebook.com/auschwitzmemorial
- [2] Article, Facebook, à mort !, de Camille Gévaudan, le 27 octobre 2009, http://ecrans.fr/Facebook-a-mort,8418.html
2 réactions
1 De Shnoulle - 29/10/2009, 23:01
<blockquote>certes, cela n'est pas public comme l'est une page Web vraiment ouverte, mais cela est disponible pour de nombreux inscrits.</blockquote>
Justement, c'est pire, sur le web , sur une page ouverte, je peut tomber dessus par hasard, ou même si elle parle beaucoup de moi, la trouver via un moteur de recherche. Sur Facebook, on peut parler de moi à un public nombreux sans que je puisse en avoir accès. Dans la vrai vie, c'est considéré comme malséant, sur Facebook, c'est normal. (en même temps, ca m'étonnerais que l'on parle de moi sur FB)
A+
2 De tanguy - 30/10/2009, 01:58
Je suis dans la case inscrit et vivant.
Je sais bien que je suis une "cible", que je donne des données perso à facebook sans savoir ce qu'il en sera fait.
Toutefois je trouve le service pratique car l'échange de contenu entre bande d'amis via facebook est plus pratique que par email. Facebook est aussi un moyen de faire du réseautage (pro ou pas). On peut protéger (un peu) sa vie privée en utilisant un pseudo (même après s'être inscrit sous son vrai nom) et en ne publiant aucune informations et en utilisant les options de confidentialité. En tout cas, ce service serait parfait si il se basait sur des formats libres, peut être que la masse des utilisateurs pourra changer la donne. La rapidité de diffusion d'information permise par Facebook pourrait en fin de compte se retourner contre cette société si il y a trop de dérives. Imaginons une class action avec juste 10% des inscrits...ça fait du monde hein!