Microsoft tend une perche, et une personnalité lui répond sur les formats

Lors d'une conférence aux Etats-Unis, Brad Smith, responsable Microsoft, a tenu des propos d'ouverture envers les acteurs du secteur des logiciels :

In the world of software development today there is a broad panoply of software development models. We're going to have to figure out how to build some bridges between the various parts of our industry. We're going to have to figure out how we can bring the various parts of our industry closer together. Not necessarily in the sense of changing the way software is developed, but building bridges so that we all have the ability to collaborate with each other. And that will mean we will need some new rotations, I think, in how we work together, in how we license, in how we share technology or intellectual property rights with each other.

Dans un format de langue française et dans un format plus concis : ce serait une bonne choses que les différents acteurs de l'industrie du logiciel se connaissent mieux, sans pour autant changer leur mode de développement, mais pour collaborer (mieux savoir comment chacun établit ses licences, comment partager les technologies ou les droits de propriété intelectuelle).

Le monde du logiciel libre, sans être cité, était concerné. Parmi ses réactions, celle d'une personnalité, Eric Raymond, se veut pratique et porte sur les formats, avec les standards ouverts et l'interopérabilité à l'esprit :

One, open up their file formats. That is, fully document things like the Microsoft Word and Windows Media formats, and make a binding promise not to sue people who write software to interoperate with them.

Un, ouvrir leur format de fichier. C'est-à-dire, documenter complètement des choses comme les formats Microsoft Word et Windows Media, et promettre de ne pas poursuivre en justice les personnes qui écrivent des logiciels qui interopèrent avec ces formats.

Two, put down the patent weapon. Do as IBM has, and offer their software patents under royalty-free, paperwork-free license to open-source projects.

Deux, déposer l'arme des brevets logiciels. Faire comme IBM, et offrir leurs brevets logiciels sous des licences gratuites aux projets open source.

Three, support open technical standards, rather than sabotaging them. Microsoft has a history of destructive meddling at organizations like the IETF and W3C, and of attempting to hijack standards like Kerberos by making them dependent on proprietary 'extensions.' Simply not doing this would be a huge improvement.

Trois, soutenir les standards techniques ouverts plutôt que les saboter. Microsoft a une histoire d'attitudes destructives dans des organisations comme l'IETF et le W3C, et aussi de tentatives de détournement de standards comme Kerberos en les rendant dépendantes d'extensions propriétaires. Simplement ne pas faire cela serait un progrès considérable.

Les formats, les protocoles, les standards et les brevets sont bien au cœur des enjeux et des affrontements.

Sources et liens :

[Rappel : En cas de vote favorable sur les brevets logiciels au Parlement européen, des fonctionnalités triviales (comme utiliser une base de données pour un site Web, ou la barre de progression) qui sont déjà brevetées ailleurs, seront valables en Europe si elles ont été acceptées par l'OEB. Avec le risque d'en voir d'autres brevetées. Cela pourra signifier des droits à payer pour les utiliser. Ce qui ne sera pas possible pour ce site, ni pour beaucoup d'autres, y compris ceux de sociétés.]