...vous réalisez que vous étiez bien à sa merci, avec son format fermé, mais il est peut-être bien tard
Ce qui suit n'est pas un scenario catastrophe, ni le fruit d'une imagination trop pessimiste : c'est hélas la réalité.
Soit des entreprises et des particulier qui utilisent des ordinateurs Apple avec la suite bureautique Microsoft Office pour Apple. Soit des utilisations dans MS Office basées sur des macro-commandes, appelées aussi macro ou script : par exemple des calculs spécifiques dans le tableur, des actions particulières avec le traitement de texte, des liaisons entre différents éléments, etc.
Et bien c'est fini ! Microsoft, par l'intermédiaire de Erik Schwiebert, Software Design Lead à la Macintosh Business Unit (MacBU) [1], a expliqué dans un article [2] que le langage permettant de réaliser ces tâches, Visual Basic [3], ne sera plus présent dans la prochaine version de Microsoft Office pour Apple (Mac Office). Donc tout ce qui a été créé ne sera plus utilisable avec la nouvelle version d'Office, ni ailleurs : le langage Visual Basic est fermé et propre à Microsoft Office.
Voilà clairement l'un des dangers des formats fermés : être totalement dépendant des décisions de l'éditeur du produit au format fermé, sans possibilité d'autre choix, sans mise en concurrence possible, sans interopérabilité. Le contraire des formats ouverts. Et les leçons à tirer de cette décision sont nombreuses, comme l'explique l'excellent article de Louis Naugès [4].
Sources et liens :
- [1] Pages spéciales Mac, Mactopia, du site Microsoft.com, en anglais, http://www.microsoft.com/mac/
- [2] Article Visual Basic, encyclopédie Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Visual_Basic
- [3] Article Saying goodbye to Visual Basic, de Erik Schwiebert de la MacBU, le 8 août 2006, http://www.schwieb.com/blog/2006/08/08/saying-goodbye-to-visual-basic/
- [4] Article VisualBasic, absent de la prochaine version de Microsoft Office..., de Louis Naugès, le 20 août 2006, http://nauges.typepad.com/my_weblog/2006/08/visualbasic_abs.html
Et sur Formats-Ouverts.org :
- il y a 1 an : Les formats et celui de la vie privée (votre vie privée et les formats...)
- il y a 2 ans : Le format ouvert du courrier (les adresses postales ont un format ouvert)
3 réactions
1 De chat-loupe - 24/08/2006, 23:01
C'est dommage pour les utilisateurs, mais j'aime bien quand ce genre d'histoires arrivent, ça doit en pousser quelques uns vers les formats ouverts ^_^
2 De ma - 25/08/2006, 09:24
micrsoft adopte de plus en plus une politique fermé. après avoir donné la possibilité de a tout le monde d'avoir dune façon ou d'une autre les logiciels microsoft. ils recèrent l'étau aujourd hui pour mieux contrôler le marché. dangereux tout ça. un trop grand pouvoir a mon goût.
3 De Witoki - 25/08/2006, 12:41
"Quand votre fournisseur décide de vous abandonner" ou bien "Quand votre fournisseur décide que vous ne pouvez pas l'abandonner".
Avec les nouvelles certifications Trusted computing et autres DRM, il faut un matériel particulier pour faire tourner un logiciel particulier, Bien sûr, au moment de son acquisition, on n'y pense pas, c'est toujours au moment ou survient le problème qu'on se sent prisonnier d'un format fermé.
Dans ma boîte, on est prêt à payer bien plus cher pour des matériels de construction électronique au format ouvert, parce que ceux-ci restent moins longtemps en stock, peuvent être utilisés dans plusieurs configurations, etc. Au point de vue financier, c'est plus interessant de se retrouver avec un asset ou un consommable dont la valeur se déprécie normalement avec le temps plutôt qu'avec un format fermé qui nous conduit systématiquement à prendre des provisions pour risque au cas ou le format n'est plus reconnu, supporté, plus compatible avec les autres pièces...
Un bon exemple d'achat en entreprise ou le format ouvert est très souvent préféré, ce sont les billets d'avion. Un billet d'avion flexible (échangeable, remboursable) coûte toujours plus cher à l'achat que son équivalent non flexible, mais est pourtant très souvent préféré par les acheteurs ou les financiers, qui savent que le manque de flexibilité revient en moyenne beaucoup plus cher que le prix d'achat plus élevé du billet flexible, à cause des changements inévitables.
Quant une décision d'achat importante doit être prise, on ne compare pas les prix d'achat des fournisseurs concurrents, mais presque systématiquement les espérances mathématiques du coût total des solutions en concurrence. Les facteurs qui influent le plus sur la variabilité des coûts sont les formats ouverts ou fermés. Le financier veut diminuer le risque (risk-adverse) avant de dominuer le coût (cost-saver)