Après la déclaration, les questions

Il y eut différentes déclarations, en 2005 ou l'année dernière, de responsables Microsoft à propos d'interopérabilité, de standards ouverts, de XML. Et le 3 février, Bill Gates y est revenu en fixant l'interopérabilité comme priorité de Microsoft.

Après l'annonce, que l'on peut a priori saluer, il y a les questions que cela soulève. Ainsi, le site StandBlog dans un billet de ce jour en pose déjà 5. Complétons :

  • le format XML de la suite Office 2003 : il est sujet à brevets et licences, et l'état du Massachussets a publiquement indiqué que cela ne lui permettait pas de le considérer comme un format ouvert qu'il peut utiliser ; ces limitations seront-elles levées pour permettre une réelle interopérabilité en ayant du vrai XML?
  • les protocoles ouverts : seront-ils respectés encore plus, sans y implanter des modifications avec brevets et qui les détournent de leur objectif d'ouverture (comme par exemple pour le SMTP et le projet SenderID rejeté une première fois par l'IETF) ?
  • les brevets déposés : ils constituent un frein pour interopérer avec les technologies Microsoft ; pour assurer l'interopérabilité vont-ils être levés ou au contraire restés et ainsi confirmer les textes pessimistes ?
  • les standards ouverts du Web du W3C : les XHTML, CSS, et autres recommandations élaborées de manière coopérative (y compris avec Microsoft) seront-elles encore mieux supportés en comblant les manques actuels ?
  • le site dédié, www.microsoft.com/interop :
    • s'ouvre par un texte qui parle de licence sur la propriété intellectuelle comme moyen de permettre l'interopérabilité : ces licences ne limitent-elles pas au contraire l'utilisation ?
    • ne cite en ouvertute que les sociétés (companies) comme interlocuteur ; or il existe aussi des structures qui ne sont pas des sociétés et pourtant des acteurs majeurs (Apache, Samba, Debian,...) : quid pour ces structures qui ne peuvent établir de contrats en tant que sociétés ?
    • propose un encadré « interopérable avec... » suivi de 5 possibilités (UNIX, Novell NetWare, Java/J2EE, IBM WebSphere, BEA WebLogic) : or le monde informatique ne se réduit pas seulement à ces 5 cas. L'interopérabilité est en fait générale, et non pas au cas par cas, sinon il s'agit de compatibilité, mais bien plus limitée.
  • les formats ouverts XML bureautique : ceux de la suite bureautique OpenOffice.org, de plus en plus utilisés (toute la Gendarmerie nationale par exemple), demandés (par l'Europe par exemple) sont de vrais formats ouverts disponibles ; seront-ils pris en charge dans les produits Microsoft afin d'augmenter l'interopérabilité ?

Sources et liens :

Voir aussi les billets : à propos des deux informations surprenantes concernant cette annonce, à propos du travail de Samba et à propos des questions d'Opera.