La NASA adopte le mètre comme unité sur la Lune...
Pour l'instant, la nouvelle n'a guère attiré l'attention que des passionnés de l'espace et des formats.
C'est ce qu'on pourrait écrire comme commentaire concernant la décision de la NASA du 8 janvier. Et cette formulation est aussi un clin d'œil à la première phrase du texte de Jean-Noël Jeanneney le 22 janvier 2005 à propos de Google Books.
Le 8 janvier 2007, la NASA a donc annoncé qu'elle allait désormais utiliser le mètre comme unité de mesure pour toutes ses opérations à la surface de la Lune pour son retour sur notre satellite naturel : « And now the Moon will be metric too. » (et maintenant sur la Lune aussi le système métrique va être utilisé). [1] L'Irlande avait aussi adopté le mètre le 20 janvier 2005.
De l'importance capitale des unités utilisées
Comment échanger ? Comment communiquer ? Il y a 2 possibilités : en utilisant des régles identiques (mais alors sans diversité), ou alors avec des règles différentes mais parfaitement connues de chacun. L'unité de mesure pour les distances ou pour le temps font parties des règles utilisées qu'il faut savoir convertir pour passer de l'une à l'autre si elles ne sont pas identiques (mètre - pied) et ainsi faire preuve d'interopérabilité. Sinon, de gros problème peuvent survenir...
Et les unités de mesure ont des formats ouverts (on sait comment elles sont déterminées et sont utilisables par tous), que ce soit les livres, les pieds, les pouces, le mile, le mètre (distance), la seconde (temps) ou le gramme (masse). Ces 3 dernières unités sont utilisées sur la Terre entière (excepté les États-Unis, le Libéria et la Birmanie) et constitue le système métrique [2].
En plus de la Lune avec le sytème mètrique,... la Lune avec les protocoles ouverts d'Internet
Le texte de la NASA va plus loin que le format ouvert non-électronique des unités de mesure : en effet, les protocoles d'Internet sont envisagés sur la Lune,
La NASA envisage aussi d'adopter d'autres standards pour ses opérations lunaires. Par exemple, une autre idée débattue de manière informelle par les agences spatiales est d'utiliser sur la Lune pour le système de communication le même type de protocoles Internet que ce que nous utilisons tous aujourd'hui sur Terre. « De la sorte, si une petite agence spatiale ou si une compagnie privée veut s'impliquer dans ce que nous faisons sur la Lune, ils pourront déjà dire Hé, nous savons déjà utiliser les communications Internet », a déclaré Jeff Volosin [un responsable de la NASA]. « Cela abaisse la barrière d'entrée. » (gras ajouté). [1]
Et Internet sur Terre reposent sur des protocoles ouverts (Web, courriel, transfert de fichiers,...). La NASA et la Lune deviennent ainsi l'un des meilleurs exemples de l'importance et de l'utilisation des protocoles ouverts.
En résumé : Standards ouverts : objectif Lune !
Sources et liens :
- [1] Article Metric Moon, le 8 janvier 2007, de Patrick L. Barry, site de la NASA, en anglais, http://science.nasa.gov/headlines/y2007/08jan_metricmoon.htm?list214115
- [2] Article sur le système mètrique, encyclopédie Wikipédia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_international
- Merci à Patrick Guignot et son article Journal : Les standards et l'interopérabilité dans l'exploration spatiale, le 10 janvier 2007, http://linuxfr.org/~patrick_g/23497.html (les commentaires nombreux et riches citent Formats-Ouverts.org et donnent aussi des informations intéressantes)
Et sur Formats-Ouverts.org :
- il y a 1 an : Congrès mondial 3GSM : la téléphonie et les formats (Dans le monde de la téléphonie, les formats et les protocoles sont aussi la clé)
- il y a 2 ans :
- «Les DRM sont une menace pour les libertés individuelles» (Un document de la Commission Européenne)
- Musique en ligne à des formats plus ouverts (Lancement de MP3tunes.com)
2 réactions
1 De Pierre Schweitzer - 20/02/2007, 15:44
Le pied et le pouce seraient-ils des formats moins 'ouverts' que le mètre ? Le billet le laisse sous-entendre, si j'ai compris... mais j'ai du mal à suivre. De même, le mille marin, le point ou le pouce typographique sont des unités de mesures non métriques qui sont pourtant parfaitement reconnues par le Système International. L'usage de ces unités de mesure est libre ; leur intéropérabilité est totale, alors pourquoi le mètre serait-il plus 'ouvert' que d'autres ?
D'ailleurs, tout bien réfléchi, en écrivant cela, je me demande même en quoi une unité de mesure serait seulement un 'format'... J'ai l'impression que le format réside plutôt dans la façon de transcrire une mesure -- système décimal ou non, glyphe du séparateur décimal, du séparateur des milliers, etc.
Jeanneney et la NASA m'évoquet aussi Dewey, l'auteur de la classification décimale des savoirs en bibliothèque. Melvil Dewey avait été un farouche défenseur de l'adoption du système métrique aux États-Unis d'Amérique.
2 De Thierry Stoehr - 24/02/2007, 00:36
Les différents systèmes d'unités ont des formats ouverts (ou alors ils ne peuvent pas échanger avec les autres systèmes) et aucun, métrique ou pas, n'a de supériorité, même s'il est très répandu (comme le système métrique). L'écriture des mesures a en effet un format, avec par exemple le positionnement et les séparateurs. Quant à Melvil Dewey et sa classification décimale, on peut trouver des détails à fr.wikipedia.org/wiki/Mel...