Un format pour se faire entendre : le lobby

Microsoft et la Commission Européenne sont en procès. En mars 2004, Microsoft a ainsi été condamné pour abus de position dominante, un jugement confirmé en décembre, avec une triple sanction : le paiement d'une amende de presque 500 millions d'euros (immédiatement acquittée), la diffusion d'une version de Windows sans le Media Player et aussi la publication des informations techniques nécessaires pour assurer l'interopérabilité avec des standards plus ouverts. Or plus d'un an après, ce dernier point n'est pas tout à fait satisfait.

La Commission hausse donc le ton et exige l'application des sanctions. Avec le soutien d'entreprises comme IBM, Oracle, Real Network ou Nokia, regoupés au sein du European Committee for Interoperable Systems (Comité européen pour des systèmes interopérables), qui vont se joindre à la Commission dans le procès de Microsoft.

Alors, dans ce contexte agité (mais aussi en des temps plus calmes) comment défendre son produit ou sa position ? Comment faire qu'un texte, qu'une mesure, qu'une approche soit adopté ou rejeté ? Au niveau de l'Europe, la réponse est de recourir au lobbying avec les nombreux lobbyistes présents à Bruxelles.

Un article sur le travail de ces lobbyistes à Bruxelles est paru dans l'International Herald Tribune du 5 avril 2005. Il donne de nombreux exemples, notamment pour Microsoft et, il y a 15 ans, pour IBM. Avec le témoignages d'un lobbyiste de l'agence GPlus Europe (cofondée par Peter Guilford, avec des anciens de la Commission européenne et des ex-journalistes expérimentés du Monde, du Financial Times : des professionnels de la communication et de l'information, qui connaissent bien le système) :

"One of our jobs is to prevent background noise from damaging relations," said Tom Brookes, a lanky young lobbyist in Guilford's agency who is one of the guardians of Microsoft's tender reputation in Brussels. "It is about keeping people calm".

Donc : pour préserver la réputation des clients, il faut que les gens (et les media) restent calmes.

That struggle had echoes in the fierce battle last year by Microsoft to avoid, among other things, sharing information about its operating system with rivals.

Donc : l'une des missions des lobbyistes a été d'éviter la divulgation des informations sur le système d'exploitation de Microsoft.

Wal-Mart is not alone in wanting to influence what the EU thinks.

Finalement : le but des sociétés et de leurs lobbyistes est de tenter d'influencer ce que pensent les instances européennes. Ce sont 12 à 15 000 personnes qui font ainsi du lobby à Bruxelles...

Sources et liens :
  • Merci à Thierry

[Rappel : En cas de vote favorable sur les brevets logiciels au Parlement européen, des fonctionnalités triviales (comme utiliser une base de données pour un site Web, ou la barre de progression) qui sont déjà brevetées ailleurs, seront valables en Europe si elles ont été acceptées par l'OEB. Avec le risque d'en voir d'autres brevetées. Cela pourra signifier des droits à payer pour les utiliser. Ce qui ne sera pas possible pour ce site, ni pour beaucoup d'autres, y compris ceux de sociétés.]