En début d'année 2004, Adobe a annoncé une nouvelle version de son logiciel InDesign, intitulée "InDesign CS PageMaker Edition". Derrière ce nom et à la lecture du communiqué de presse, on apprend que désormais le logiciel InDesign sera le seul outil d'Adobe pour le secteur de la PAO, et que PageMaker (son autre outil) y est désormais intégré sous la forme d'un plugin de prise en charge du format des fichiers de PageMaker.

Dit autrement et plus directement, Adobe abandonne PageMaker. Fin de son développement. "Recentrage de la gamme". Plus qu'un seul outil au lieu de deux. "Meilleure lisibilité des produits". "Outil plus puissant" avec le dernier en date. "Une évolution naturelle". Les arguments sont nombreux. Et classiques. Voire logiques.

Cependant, si on se penche un peu plus sur cette décision à propos des formats de fichiers :

  • cela signifie que les documents réalisés avec PageMaker et enregistrés au format de PageMaker ne seront plus utilisables qu'avec InDesign ;
  • mais à condition que la version de PageMaker soit bien prise en compte par InDesign ;
  • et à terme, rien ne dit qu'Adobe n'incitera pas fortement (et logiquement) les utilisateurs à passer au format d'InDesign, abandonnant à terme totalement le format PageMaker.

Quid alors des fichiers faits avec PageMaker 4.0 par exemple ? Ils ne sont lisibles qu'avec PageMaker 4.0 --- qui n'est plus disponible ---, ni utilisables dans InDesign --- qui ne les prend (prendra) plus en charge. Malgré toute l'aide réelle pour effectuer la transition et le passage au nouvel outil.

Cet exemple peut s'appliquer à bien d'autres logiciels aux formats fermés. C'est l'illustration du principe du fichier au format fermé, fait par un logiciel ET fait pour ce logiciel. Le format fermé des données est contrôlé uniquement par la société éditrice, avec les risques :

  • d'abandon d'une (ou plusieurs) ancienne(s) version(s) du logiciel, décidé unilatéralement par la société ;
  • d'abandon du logiciel, décidé unilatéralement par la société ;
  • de disparition de la société.

Entre la société auteur du format fermé et ses utilisateurs, cela peut ressembler à une liaison fatale.

Sources :