Et le tableau blanc interactif arriva

La commune de Sorgues dans la Vaucluse a décidé d'équiper de tableaux blancs interactifs ses écoles élémentaires. Sans entrer dans le domaine des utilisations pédagogiques de cet outil, il est intéressant de s'y pencher au titre des formats, car c'est un très bon exemple.

Un tableau blanc interactif est un tableau tactile relié à un ordinateur et un video projecteur : il permet d'aller dans les deux sens,

  • de l'ordinateur vers la tableau pour y projeter l'écran avec ses logiciels et ses documents ;
  • du tableau vers l'ordinateur pour travailler en utilisant les logiciels de l'ordinateur (traitement de texte, navigateur,...) et pour écrire des informations sur le tableau, qui seront sauvegardées sur l'ordinateur.

Il s'agit donc plus que d'un écran géant ou d'un tableau électronique (qui permet d'enregistrer les notes sur l'ordinateur connecté).

  • Deuxièmes formats, bien plus délicats : les formats des logiciels utilisés, utilisables, nécessaires voire obligatoires... Et alors deux cas de figure se présentent :
    • Cas 1 : « un seul système d'exploitation je ne connais, point d'autre ». On pourrait tourner cela au format « exclusivité offerte seulement par le système ». Mais cela pourrait être tout simplement un système d'exploitation avec une version définie, récente, payante et seulement celle-là. Conséquences : l'ajout de cet élément dans la chaîne des matériels oblige à utiliser ce logiciel particulier. De plus les logiciels utilisables pourraient être que certaines versions. D'où mise à jour nécessaire, logicielle voire matérielle, et impossible de changer de systèmes pour les machines... sauf à perdre l'utilsation des tableaux blancs interactifs ;
    • Cas 2 : « peu importe le système d'exploitation et sa version ». Le tableau blanc interactif utilise indifféremment les principaux systèmes d'exploitations (Windows, Mac OS, Linux, Unix), y compris dans des versions anciennes (Windows 98, Mac OS 9 par exemple). Et tous les logiciels présents sur l'ordinateur sont exploitables.
  • Troisièmes formats : ceux des fichiers enregistrés avec le logiciel qui est en charge des notes prises sur le tableau blanc interactif. Si le format n'est pas ouvert, ces données sont liées au format de ce logiciel. Si la société modifie le format ou le logiciel, abandonne une version antérieure, cesse de proposer le logiciel ou disparait, les données sont verrouillées. Surgissent alors des problèmes de pérennité, d'archivage. En revanche, si des formats ouverts sont utilisés, alors ces problèmes sont levés.

Pour ce qui est des écoles de Sorgues, le matériel de la société retenue se trouve das le cas 2, ce qui permet de conserver une indépendance de choix des autres matériels et des logiciels.

Finalement, l'introduction d'un élément nouveau dans une chaîne matérielle et logicielle peut provoquer des perturbations et des moficiations fortes liées aux formats, et qui ne sont pas immédiatement visibles. (Les points communs avec les éléments d'un écosystème ou avec la chaîne alimentaire ne sont sans doute pas si éloignés).

Sources et liens :