Les cartes et le numérique...

Et si c'était vrai... Et si les cartes au format numérique inquiètaient ? Une réunion pourrait se tenir entre les prinicipaux éditeurs de cartes, discrètement, dans le 6e arrondissement, quartier de l'édition. Le sujet ? La défense des cartes géographiques et topographiques.

Les cartes et les plans, avec de nombreux modèles et échelles, représentent un marché important et touchent de nombreux secteurs :

  • les plans de villes, très utilisés pour les grosses agglomérations ;
  • la carte routière pour le grand public, avec des ventes importantes à l'occasion des vacances ;
  • la carte touristique avec ses déclinaisons par thèmes, elle aussi très achetée lors des congés notamment d'été ;
  • enfin la carte professionnelle, pour les nombreux utilisateurs de la route (transporteurs, taxi, livreurs,...) ou pour des professions dans des niches.

L'une des caractéristiques des cartes est qu'elles nécessitent une actualisation régulière, ce qui garantit un renouvellement et assure ainsi les ventes.

Il y a quelques années encore, les cartes et plans étaient presque au seul format papier, et cela depuis très longtemps. Ce support est pratique, assez robuste, facile à transporter et à utiliser.

Mais voilà le numérique qui bouscule tout : avec le Web et ses sites qui proposent les itinéraires ou les plans de villes ; avec les ordinateurs de poche et les agendas électroniques qui contiennent des plans détaillés ; et aussi avec le GPS en pleine explosion qui propose d'avoir en temps réel à son volant le plan détaillé du trajet emprunté, avec des services annexes (localisation de restaurants, de station service, de sites touristiques,...).

Les répercussions pourraient être importantes : les ventes papier diminueraient pendant que le numérique exploserait. Il serait donc hors de question de ne pas réagir en désignant les coupables : le numérique et les entreprises du secteur logiciel. En effet, les sociétés informatiques emprisonneraient progressivement les données dans des formats numériques utilisables qu'avec leur logiciel : aucun format ouvert et aucune interopérabilité comme avec le papier.

Il y aurait même plus : la Défense nationale pourrait s'inquiéter. « Comment imaginez des soldats professionnels qui ne savent pas lire une carte car incapables de faire sans le GPS ni l'ordinateur ? Quel fiasco en opérations que de ne pas savoir s'orienter à la boussole et à la carte. On ne peut pas du tout avoir une confiance aveugle en l'électronique ! » pourrait déclarer un haut responsable militaire sous couvert d'anonymat, dont l'avis serait largement partagé en haut lieu.

L'éducation nationale serait donc appelée à la rescousse pour insister à tous les niveaux de la scolarité sur l'apprentissage et la maîtrise de la lecture de cartes. Avec aussi le soutien du Ministère des sports et de la fédération française de course d'orientation pour assurer une présence importante de cette pratique. Bien sûr, cette description est au conditionnel, et dans la catégorie Humour.

Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :