Les fûts de bière suivront-ils les capsules de café ?

Voici au format écrit l'exclusivité exposée le 16 juin lors de mon intervention à Montpellier pour les JLM 2007.

Avez-vous remarquez depuis quelques mois les publicités à propos de l'appareil BeerTender ? On y voit des verres de bière Heineken devant un distributeur muni de sa pompe et estampillé Krups.

Il s'agit du « premier système pression français pour la maison imaginé et développé par Heineken et Krups » comme l'indique le site spécial mentionné dans les publicités, BeerTender.fr [1]. En d'autres termes voilà la bière pression Heineken à domicile.

La publicité montre aussi parfois une petite photo du fût spécial Heineken qui sert à alimenter l'appareil : il y a une recharge.

Le fût, la clé.

Mais si on souhaite une bière Fischer, 33 Export, 1664, Pelforth, Stella Artois, Amstel ou Buckler (ou autres) ? Impossible pour l'instant car il n'y a pas de fût spécial pour ces marques. Mais y en aura-t-il un jour ? Rien n'est moins sûr.

En effet, la clé de l'appareil réside dans son fût spécial, utilisable que par lui. Si un autre appareil pression arrivait sur le marché (ce qui peut se produire en cas de succès), il y a de fortes chances que le fût Heineken-Krups ne sera pas utilisable par le concurrent.

Mais où sont les formats ?

Le fût utilisé possède des caractéristiques propres, un format physique. Et ce format de fût n'est fabriqué que par Heineken avec Krups. Or :

  • si l'un des deux change de partenaire (autre bière, autre appareil) ;
  • s'ils arrêtent de proposer ce distributeur pour un autre modèle ;
  • s'ils abandonnent ce type de vente ;

alors l'appareil se trouve inutilisable pour cette bière car les 2 étaient indissociales. On peut être prisonnier d'un fût de bière, comme prisonnier d'une capsule de café cas 1 ou cas 2. (La bière non-pression se sert sans contrainte technique de distributeur de bière en fût : on ouvre la bouteille que l'on verse dans n'importe quel verre). Mais on n'aura rien créer avec cet appareil, alors qu'avec un logiciel, on crée des données...

Dans le monde du numérique, la situation de dépendance est la même quand le format des données créées par l'utilisateur est fermé et totalement dépendant d'un logiciel seul à savoir utiliser ce format. En cas de décision de modification du format en cours, en cas d'arrêts des formats « anciens » voire d'abandon du logiciel, les données sont emprisonnées, les utilisateurs sont prisonniers.

Avec des formats ouverts, cette dépendance et ces risques n'existent pas.

Sources et liens :
Et sur Formats-Ouverts.org :

Cet article est le 1200e, après le 1100e et le 1000e.