Le bon format (des langues et d'autres points...)

Quand les us et coutumes (ou les habitudes, ou les règles, ou les manières de faire, voire les sensibilités des personnes) sont connus, on peut dire que le format est ouvert : il est alors possible d'éviter les impairs (ou les maladresses, ou les erreurs) ou de savoir que cela va faire réagir, en adoptant ou pas le bon format...

Jeudi 23 mars 2006 en soirée, Bruxelles. Ernest-Antoine Seillière, président de l'organisation patronale européenne Unice, prend la parole lors d'une réunion de travail. Il s'exprime en anglais. Jacques Chirac, président de la République, l'interrompt et s'étonne de l'usage de l'anglais. Réponse de M. Seillère : « Je vais m'exprimer en anglais parce que c'est la langue des affaires. » Le président Chirac, pour marquer sa désaprobation, se lève et quitte la salle de réunion, avec les deux ministres qui l'accompagnaient.

L'anglais, dans ce cas, pour M. Chirac, n'est pas le bon format. Deux dépêches de l'AFP ont relaté l'incident. Et comme l'AFP en a parlé, d'autres media l'ont repris : l'AFP, c'est un bon format. Plus intéresant, on apprend que cela était passé inaperçu : « C'est en fait l'Elysée qui a prévenu les journalistes de l'incident » indique la dépêche de l'AFP ; pour que l'information passe, il faut emprunter les bons canaux (le bon format). L'AFP retranscrit la réaction du président français :

J'ai été profondément choqué de voir un Français s'exprimer à la table du Conseil en anglais (...) On ne va pas fonder le monde de demain sur une seule langue, donc une seule culture.

D'autant que cela se passe la semaine de la langue française, avec aussi nombre de manifestations liées à la francophonie au cours de l'année 2006. Or le français est une des langues de travail de l'Europe.

« Ni une seule langue, ni une seule culture » : dans les technologies de l'information et de la communication aussi, on ne peut qu'avoir la même approche pour la diversité. Une diversité ouverte, comme celle des langues et des cultures : on sait comment elles fonctionnent, on en connait les règles. Il est donc possible de passer des unes aux autres. Les formats ouverts et l'interopérabilité existent aussi hors du monde numérique.

Sources et liens :