Mais pourquoi une autorisation préalable pour établir un (vrai) lien hypertexte vers un site ? On est en 2007
Sur le Web, on pourrait dire qu'il y a 2 types de sites :
- avec ou sans Flash ;
- accessible ou pas ;
- pour tous navigateurs ou « optimisé »;
- avec ou sans publicité ;
- officiels (d'entreprises, d'administrations, de manifestations,...) ou pas ;
- commerciaux ou pas ;
- ... et la liste peut s'allonger.
Et puis il y a aussi les sites proliens et les sites antiliens, à propos des liens hypertextes :
- antiliens : ce néologisme est proche de antédiluvien ou de reptilien ; ces sites interdisent les liens hypertextes vers eux sans une autorisation délivrée après une demande préalable, écrite ou par courriel, et révocable ;
- proliens : le préfixe « pro » peut aussi faire penser à professionnel ; ces sites autorisent les vrais liens hypertextes vers eux.
Exemples de sites : 2 antiliens et 2 proliens
Sans dresser de liste exhaustive, cette situation a déjà été signalée sur Formats-Ouverts.org depuis l'été 2004, avec de nombreux sites, comme par exemple celui des Jeux Olympiques d'Athènes, ou plus récemment avec la FFF, RTL et la FdJ ou France24, la Halde et le Téléthon.
L'INSEE est intéressant : en août 2004, il utilisait un format ouvert XML... mais les liens n'étaient pas autorisés ; depuis février, il utilise le format ouvert SVG... mais les liens ne sont pas autorisés [1].
Autre site dans l'actualité : celui du salon de l'agriculture 2007, du 3 au 11 mars, qui indique : « De même tous liens hypertextes visant ce site sont soumis à autorisation préalable. » [2]
Et à l'opposé, le site de l'Élysée, pour le moins fortement symbolique, et le site Chemins de mémoire autorisent les liens, ce dernier ayant même auparavant appliqué les demandes d'autorisation puis changé.
On pourrait procéder de la sorte pour tous les sites rencontrés : « Montrez-moi votre politique à propos des liens hypertextes, je vous dirai où vous en êtes ».
Le lien hypertexte
Voici le postulat de départ à propos d'un vrai lien hypertexte : un site Web (de départ) met sur une de ses pages, un lien hypertexte placé sur un ou plusieurs mots ou sur une image (non-diffamatoires) vers une des pages d'un autre site Web (d'arrivée), avec cette page du site d'arrivée qui s'ouvre à la place de la page du site de départ, ou dans une nouvelle fenêtre (ou dans un onglet) : donc sans imbrication des 2 sites.
Dans ces conditions, où serait le mal, où serait une contrefaçon, où serait le danger ? En établissant un lien, il s'agit de donner une référence et de pouvoir y accéder en un clic : c'est le principe de base des liens, c'est le principe de base du Web. Et cela repose sur le format ouvert HTML et sur le protocole ouvert HTTP.
Il est compréhensible et légitime que les juristes consultés ou les auteurs des sites veuillent éviter l'utilisation frauduleuse des contenus disponibles sur un site Web. Mais le vrai lien hypertexte n'est pas frauduleux.
Établir un lien hypertexte est élémentaire :
Une autorisation préalable est d'une autre ère.
(On peut aussi le dire plus longuement en poésie en ce début du 9e Printemps des poètes [3]).
Sources et liens :
- Les liens indiqués n'ont pas fait l'objet d'une demande.
- [1] Site de l'INSEE, http://www.insee.fr, page Copyright Insee : « L'Insee est favorable à l'établissement de liens URL avec son site www.insee.fr et les sous-sites associés. Toutefois, pour permettre à l'Insee de s'assurer que la nature et l'environnement du site d'accueil rendent opportune la mise en place de ce lien et vérifier que les informations sont diffusées sur le site d'accueil dans les conditions requises, l'établissement d'un tel lien est subordonné à l'accord préalable de l'Institut. Cet accord est matérialisé par une lettre d'autorisation adressée par le département de l'offre éditoriale au demandeur. L'Insee se réserve le droit de résilier à tout moment cette autorisation s'il estime que le lien n'est plus conforme à sa politique éditoriale. », http://www.insee.fr/fr/copyright/copyright.htm
- [2] Site du salon de l'agriculture, page Mentions légales, http://www.salon-agriculture.com/index.php?id=2440
- [3] Site du Printemps des poètes, du 5 au 18 mars 2007, http://www.printempsdespoetes.com/
- Une page avec une liste de sites et leur politique de lien, de Benoît Sibaud, http://oumph.free.fr/textes/hyperliens.html
8 réactions
1 De Vincent - 09/03/2007, 19:47
Ce sujet est souvent polémique, mais bien que de premier abord, je sois plutôt d'accord avec le propos tenu, je trouve aussi que l'approche légale n'est pas si mal :
www.droitdunet.fr/par_pro...
Libre à chacun de décider s'il souhaite être lié ou non. Aujourd'hui, nous avons tous le droit de refuser légalement les courriers indésirables, pourquoi les sites n'auraient-ils pas le droit de refuser un lien indésirables ? Je pense que la loi est intéressante car elle respecte les choix de chacun.
Après, il est clair que ces pratiques démontrent clairement une méconnaissance de l'intérêt marketing du lien hypertexte et du fonctionnement de la toile en général.
2 De yves - 10/03/2007, 14:23
Il ne faut pas confondre les recommandations du forum des droits sur l'internet avec la loi.
L'établissement de liens, y compris de lien profond, est la nature même du web Les seuls cas pouvant limiter cela sont les liens qui peuvent porter préjudice: appropriation d'un contenu, lien avec une mention insultante ou diffamante (google bombing), etc...
À la différence du spam, le lien internet n'utilise pas de données personnelles collectées illicitement. Juste des liens vers des adresses publiques. Cela fait toute la différence.
3 De a3_nm - 11/03/2007, 17:51
C'est en effet du grand n'importe quoi, cette histoire. Il n'y a à ma connaissance aucune base pour justifier des interdictions de ce type, sauf peut-être si l'URL du site cible contient une marque déposée. Si un lien pointe vers un site, cela ne veut absolument pas dire que le cite ciblé a donné un accord quelconque. Je ne vois pas où est le problème avec ça...
Visiblement, les antiliens croient que les gens pensent qu'un webmaster a techniquement besoin de l'accord du site cible, et que donc, si le lien est là, c'est un accord a été donné. C'est un peu tordu, je leur suggérerais de mettre quelque part dans leur FAQ qu'ils ne cautionnent pas les sites établissant des liens vers eux et d'informer leurs visiteurs par rapport à ce qui se passe vraiment, plutôt que d'entretenir la confusion avec des restrictions sans aucune valeur.
4 De Thierry Stœhr - 14/03/2007, 01:35
Par mégarde, le commentaire de Bruno à propos de cet article a été supprimé : il donnait la référence à propos des liens hypertextes d'un article du site Presicement.org ( www.precisement.org ). Désolé pour l'erreur de manipulation (il s'agissait peut-être de cet article, www.precisement.org/panor... ).
5 De marousan - 14/03/2007, 09:30
Bonjour,
En fait je me suis déjà penché sur ce problème et il existe effectivement une problématique que nous rencontrons nous autres informaticiens lorsque nous laissons la possibilité de "linker" les sites web hébergés professionnellement : Le cout en bande passante !!!!
Il ne sert à rien de fustiger des sites institutionnels la raison est très simple en général elle est économique. Lorsque vous créer un lien vers un site, et qu'il est visité, cela génère de la bande passante sur les lignes de l'hébergeur du site, hors dans énormément de solution d'hébergement Web, les quotas de bande passante sont fixes si ils sont dépassés il faut payer un dépassement de forfait au Mo.
Avec toutes les possibilités de link qui existe actuellement (forums, Blogs, sites informatifs ...) certains sites sont très souvent débordés à gérer les pertes de contrôle sur les flux de données émises leur générant des coûts supplémentaires, d'ou la décision d'interdire les liens externes.
Personnellement j'ai eu la mauvaise surprise de me retrouver avec parfois 10.000 requêtes par jour sur le logo de mon entreprise ce qui générait du trafic énorme et cela économisait également de l'espace aux sites qui n'avait qu'à linker notre logo sans avoir à le stocker chez eux : En gros nous payons en dépassement de bande passante ce qu'eux ne veulent pas payer en taille d'hébergement.
Conclusion : Il existe bien une véritable raison d'ordre économique pour interdire les liens externes, qui en général sont contrôlés via une politique marketing bien définit et une charte informatique avec nos partenaires.
6 De bruno - 14/03/2007, 18:24
@maroussan, je ne vois pas de raison technique ou économique valable pour interdire ou restreindre les liens. Certains prestataires de services proposent des hébergement à trafic illimité (ou avec des limites très élevés, amplement suffisantes pour un site bien optimisé) à des coûts tout a fait raisonnables.
Pour le problème que vous citez concernant l'utilisation d'une image en lien direct, il existe des solutions techniques très simples (en faisant un petit test sur le référent) pour empêcher un site tiers d'afficher une image avec un lien direct sur votre site.
7 De antistress - 18/03/2007, 15:24
qu'un site refuse les liens parcequ'il veut éviter l'affluence et n'est à destination que de quelques uns, je pourrai le comprendre.
de toute façon, la nature des informations fera que l'url du site sera peu diffusé.
c'est une alternative à un wiki/site avec mot de passe pour ceux qui ne savent pas cadenasser leur site pour le garder privé.
Qu'un site public refuse les liens, c'est effectivement idiot et archaïque
8 De scls - 23/03/2007, 17:46
Parmi les "antiliens" sitons aussi IUTenLigne.
voir la page mentions.php (désolé je ne peux pas donner le lien)
mais je pense que
www.google.fr/search?hl=f...
doit être autorisé